Inflation US: stop ou encore?

Bruno Cavalier, ODDO BHF AM

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Le pic d’inflation aux Etats-Unis est passé ou en train de l’être, mais un net reflux n’est pas attendu avant plusieurs mois.

En mai, l’inflation du CPI a atteint 5% sur un an, son plus haut niveau depuis 2008. Sa vive accélération (+3,8 points en six mois) reflète largement des effets de base. De mars à mai 2020, au début de la crise du COVID-19, la demande était déprimée à cause des mesures sanitaires, ce qui pesait sur les prix. Au moment de la réouverture de l’économie, de mars à mai 2021, les forces ont poussé dans l’autre sens. 

Les effets de base vont s’atténuer dans les prochains mois, et le taux d’inflation devrait ralentir. Le mois de juin sera-t-il le point de bascule entre la phase haussière et la phase baissière? C’est possible, mais quoi qu’il en soit, le reflux sera au mieux modeste au deuxième semestre 2021. Depuis le mois de mai, le rythme de hausse de certains prix s’est un peu modéré. C’est le cas en particulier des voitures d’occasion. En temps normal, on néglige une composante si modeste du CPI, mais dernièrement, elle a contribué pour un point au sursaut de l’inflation totale. Il y a une telle pénurie de véhicules neufs, et en amont une telle pénurie de semi-conducteurs, que la demande se reporte sur le marché de l’occasion, provoquant une flambée des prix (voir graphique ci-dessous). 

Le taux d’inflation devrait globalement se stabiliser au voisinage de 5% en juin.

Cette perturbation peut prendre plusieurs mois avant de se résorber mais il va de soi que ce type de choc n’a rien de permanent. Au total, le taux d’inflation devrait globalement se stabiliser au voisinage de 5% en juin. Bien entendu, l’effet d’affichage – et peut-être la réaction du marché – ne sera pas identique si c’est 4,9% ou 5,1%.


 
Sources: Thomson Reuters, Oddo Bhf Securities

 

First in, first out

La situation économique de la Chine est, à l’instar de l’inflation, elle aussi sous les projecteurs. «First in, first out» décrit très bien le cycle qu’est en train de vivre le géant asiatique. La Chine a subi le confinement en premier, a rebondi très vigoureusement en premier, et a passé le pic de confiance en premier. Aujourd’hui, l’économie du pays donne des signes de ralentissement. Au deuxième trimestre 2021, le PIB réel est attendu en hausse de 8% sur un an, contre +18,3% au premier trimestre (effet de base négatif). Les autorités semblent revenues à leur politique de fine-tuning du cycle, freinant le crédit quand elles craignent la surchauffe mais ajoutant de la liquidité quand il y a risque de trou d’air (d’où la baisse récente du taux de réserves obligatoires).

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