La croissance du PIB européen pourrait devenir négative au cours du second semestre 2022.
La semaine dernière, les marchés ont connu des hauts et des bas. Les prix du pétrole ont chuté et les prix du gaz naturel ont fortement baissé en Europe, bien qu'ils aient déjà atteint des sommets vertigineux, ils restent supérieurs de 300% à ceux d'il y a un an. Aussi, les actions ont performé en Europe, mais ont chuté aux États-Unis, inversant partiellement le schéma observé depuis la crise en Ukraine. Quant aux rendements obligataires, ils ont fortement augmenté, de 25 à 30 points de base de part et d'autre de l'Atlantique, les banques centrales respectives envoyant des signaux nettement plus agressifs compte tenu de la nécessité de lutter contre l'inflation.
Ainsi, les économistes réduisent les prévisions de croissance et les craintes de récession en Europe commencent à apparaitre. La Chine déçoit également en doublant sa politique de «zéro covid» au cours du week-end, mettant 17,5 millions de personnes en quarantaine à Shenzhen en réponse à 66 nouveaux cas. Dans ce contexte, les actions chinoises ont été durement touchées.
De plus, un défaut souverain russe pourrait se réaliser alors que la Banque d'Angleterre devrait procéder une nouvelle hausse de taux. Cela marquerait le début d’un cycle de hausse des taux de la Réserve fédérale américaine. Par ailleurs, les deux banques centrales ont cessé d'acheter des obligations et sont prêtes à commencer à en vendre. Quant à la BCE, elle est décidée à réduire rapidement ses achats d'obligations.
Comme les économistes réduisent leurs prévisions de croissance économique, les analystes vont commencer à réduire leurs prévisions de bénéfices. Pour le moment, les bilans des entreprises sont solides. Cependant, des défaillances sporadiques font déjà leur apparition, par exemple dans certaines entreprises à forte intensité énergétique et surendettées.
Au même moment, les salaires augmentent au Royaume-Uni et en Europe, mais les prix montent plus rapidement. La pression sur les consommateurs qui en résulte pourrait conduire à une récession. Certains économistes prévoient que la croissance sous-jacente au Royaume-Uni sera si lente au cours des trois prochains mois que le jour férié supplémentaire pour le jubilé de la reine pourrait faire basculer le PIB dans le négatif. En outre, la croissance du PIB européen pourrait devenir négative au cours du second semestre de l'année.
Par conséquent, les banques centrales étant obligées de resserrer leur politique face à une inflation élevée, c'est à la politique budgétaire de soutenir l'économie. Au Royaume-Uni, il faut surveiller les informations concernant les réductions d'impôts ou l'augmentation des dépenses publiques.
Dans l'ensemble, la situation semble difficile en Europe. Les perspectives pour les États-Unis sont plus réjouissantes. L'impact sur les salaires y est moindre et les prix de l'énergie y sont plus bas et des progrès ont été réalisés sur le plan fiscal. De plus, l'inflation globale est proche d'un pic aux États-Unis. L’inflation étant beaucoup trop élevée, elle n'atteindra pas de sitôt l'objectif de 2% de la Fed, mais la hausse incessante depuis plusieurs décennies pourrait bientôt prendre fin.
Concernant la guerre en Ukraine, l’espoir de l’aboutissement des pourparlers entre les deux parties à un cessez-le-feu fait vivre. Cependant, le remplacement de l'énergie russe sur les marchés mondiaux ou la signature d’un accord de paix et une sécurité durable en Ukraine sont encore lointains.
Dernièrement, les mauvaises nouvelles se sont succédées et les marchés ont été malmenés. Mais à long terme, l'économie mondiale s'adaptera. Cela signifiera des rendements obligataires plus élevés et une période de croissance plus faible et davantage de volatilité sur les marchés.