Il y a encore des perspectives favorables pour les actions

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Les investisseurs peuvent mettre à profit cette période de volatilité peu marquée pour parer à d'éventuelles turbulences.

L'indice S&P 500 a achevé le premier semestre sur une série de cinq records consécutifs à la clôture et sur un rendement total de 15%. Les actions mondiales ont également atteint des sommets historiques, au terme d'une progression de près de 90% par rapport à leur creux de mars 2020.

Par ailleurs, la volatilité est inhabituellement peu marquée. L'indice MSCI All Country World n'a enregistré qu'une seule séance ponctuée par une fluctuation supérieure à 1% en juin et l’indice VIX est retombé à son plus bas niveau depuis le début de la pandémie du Covid-19.

Profiter de la volatilité peu marquée

Après une progression aussi forte, certains investisseurs nourrissent peut être des doutes quant à la capacité des marchés à poursuivre leur ascension au second semestre. La valorisation des actions reflète déjà les nombreuses bonnes nouvelles. En effet, le MSCI AC World affiche un ratio cours/bénéfices prévus dans douze mois de 19, contre 15,1 en moyenne sur les vingt dernières années.

Les investisseurs peuvent mettre à profit cette période de volatilité peu marquée pour parer à d'éventuelles turbulences. Il leur est recommandé, par exemple, de veiller à diversifier leur portefeuille comme il se doit. Ils seraient également bien avisés de prendre les bénéfices sur certains titres qui ont enregistré une appréciation notable et dont le potentiel de hausse semble désormais plus limité. Acheter des parts de hedge funds est également une option.

Les prix du bois de construction ont chuté de plus de 40% en juin. Les Américains ont commencé à partir en vacances plutôt que de rénover leur maison.

Néanmoins, la Recherche d’UBS est d’avis que les actions peuvent poursuivre leur ascension au second semestre grâce à trois facteurs importants. Tour d’horizon.

1. La levée des restrictions

Le déconfinement dans toujours plus de pays soutiendra la croissance du PIB et des bénéfices. Les Etats-Unis sont à un stade avancé de leur déconfinement. L'Europe et le Royaume-Uni devraient rattraper leur retard dans les mois à venir. Le 30 juin, la France a levé les dernières restrictions qui visaient les entreprises en abolissant les jauges maximales dans les magasins, les restaurants, les salles de sport et les établissements culturels.

Même si le Royaume-Uni est aux prises avec le variant Delta plus contagieux, le gouvernement a fait savoir que la levée des dernières restrictions, initialement prévue le 21 juin, interviendrait le 19 juillet. Au Japon, l'assouplissement des restrictions sanitaires à l'approche des Jeux Olympiques d'été se fera sans doute avec beaucoup de prudence. Mais par la suite, le Japon devrait engager une normalisation de l'activité économique grâce à l'accélération de la campagne de vaccination.

Cette tendance au déconfinement à l’échelle mondiale conforte la prévision de la Recherche d’UBS d'une croissance des bénéfices de 38% cette année et de 8% en 2022. Cela dit, les tendances vers des bénéfices à la hausse restent prépondérantes. Les actions mondiales ont donc encore une marge de progression.

2. La diminution de la peur de l’inflation

Les chiffres du mois de mai devraient mettre en évidence un pic d’'inflation aux Etats-Unis imputable à l'atténuation des effets de base et à la hausse des prix de l'énergie.

Toutefois, les perturbations induites par la pandémie et le déconfinement devraient également se modérer avec la normalisation des chaînes d'approvisionnement et de la demande. Par exemple, les prix du bois de construction, qui ont atteint un sommet historique de 1670 dollars par millier de pieds-planche (594 euros par m3), ont chuté de plus de 40% en juin car les Américains ont commencé à partir en vacances plutôt que de rénover leur maison.

Les banques centrales ont trouvé les mots justes pour préparer les marchés au retrait inéluctable des mesures de relance.

Les hausses de prix exceptionnelles relevées pour certaines catégories de biens – notamment les voitures d'occasion, dont les prix avaient augmenté en partie à cause d'une aversion pour les transports publics pendant la pandémie – semblent également se calmer. Cette normalisation des prix pèse sur l'inflation.

Dans la zone euro, l'inflation pourrait atteindre son point culminant plus tard mais on observe déjà des signes de modération de la pression inflationniste. Cela devrait confirmer aux investisseurs que les banques centrales ne seront pas obligées de retirer prématurément les mesures de relance au risque de perturber les marchés.

3. Les discours porteurs des banques centrales

En juin, les banques centrales ont, généralement, trouvé les mots justes pour préparer les marchés au retrait inéluctable des mesures de relance, tout en les rassurant quant au fait que ce retrait n'est pas pour demain. Elles vont certainement continuer de délivrer ce message.

A l'occasion du symposium de Jackson Hole en août, la Réserve fédérale américaine pourrait préciser les modalités de la réduction de ses achats d'obligations sans pour autant donner un calendrier.

Privilégier les valeurs cycliques

Par conséquent, dans ce contexte, la Recherche d’UBS estime que les actions ont encore une marge de progression et que les secteurs cycliques comme l'énergie et la finance devraient surperformer. Les actions japonaises, qui sont restées à la traîne cette année, devraient profiter davantage que la moyenne du dynamisme de l'économie mondiale et du déconfinement.

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