Encore un sommet historique: et maintenant?

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Depuis le début du mois de décembre, l'indice MSCI All Country World s'est encore adjugé 2,4%, un nouveau sommet historique.

Après une progression record en novembre, les actions mondiales ont poursuivi leur rebond. Ce même mois, l'indice MSCI All Country World a progressé de 12,2%, la meilleure performance mensuelle de son histoire. Depuis le début du mois de décembre, il s'est encore adjugé 2,4%, un nouveau sommet historique.

Face à cette envolée, les investisseurs se demandent si les marchés peuvent poursuivre leur ascension. Ils sont peut-être nerveux à l'idée de s'exposer à des marchés qui tutoient des sommets historiques alors que le nombre de cas de Covid-19 continue d'augmenter – on en dénombre désormais plus de 67 millions dans le monde – et que les hospitalisations sont en forte hausse aux Etats-Unis.

Toutefois la Recherche d’UBS pense que les actions peuvent poursuivre leur ascension et que les investisseurs doivent faire abstraction de l'incertitude à court terme suscitée par l'augmentation des cas de coronavirus et des hospitalisations. Pour autant que les conditions suivantes soient remplies: déploiement à grande échelle des vaccins contre le Covid-19 au deuxième trimestre 2021, élargissement de la reprise économique à d'autres secteurs, adoption de nouvelles mesures de relance budgétaire aux Etats-Unis et maintien de l'effort de relance monétaire international.

Perspectives réjouissantes

Dernièrement, l'actualité relative à ces différents paramètres est encourageante. Au Royaume-Uni, la distribution du vaccin de Pfizer/BioNTech a commencé. Aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) s’est réunie pour examiner la demande d'autorisation d'utilisation en urgence déposée par ces mêmes entreprises. Le vice-président Mike Pence a déclaré que la distribution pourrait commencer cette semaine. Jeudi, la FDA se réunira de nouveau pour examiner cette fois-ci la demande d'autorisation d'utilisation en urgence du vaccin de Moderna.

Les sommets historiques ne sont pas un obstacle
à une poursuite de la hausse des actions.

Par ailleurs, les médias américains font état de progrès dans les pourparlers sur un nouveau plan de relance budgétaire de 908 milliards de dollars. Il y a dix jours, la publication de chiffres de l'emploi salarié non agricole moins bons que prévu a engendré un rebond des actions américaines et une détente des rendements obligataires.

Les investisseurs semblent considérer qu'un fléchissement des créations d'emplois pourrait inciter les élus du Congrès à conclure un accord sans attendre le mois de janvier. La Banque centrale européenne a annoncé un ajustement de sa politique et les investisseurs tablent sur une prolongation de son programme d'achat d'obligations.

Dans ce contexte, la Recherche d’UBS recommande aux investisseurs de continuer à investir dans les actions, tout en se diversifiant dans l'optique de la poursuite de l'ascension des marchés. Point de situation.

Investir d’un coup

Les sommets historiques ne sont pas un obstacle à une poursuite de la hausse des actions. Depuis 1960, les actions américaines ont progressé en moyenne de 12% dans les douze mois qui suivent un sommet historique.

Par ailleurs, même si une entrée progressive sur le marché (en investissant tous les mois pendant un an, par exemple) peut permettre d'atténuer la crainte d'un mauvais timing, l'histoire suggère que tout investir d'un coup génère des rendements plus élevés.

Depuis 1960, la performance moyenne d'une somme d'argent rondelette investie en une fois est supérieure à celle d'un investissement échelonné sur trois, six, neuf et douze mois, et ce indépendamment du niveau des marchés.

Valorisations modérées

Les valorisations semblent raisonnables si l'on fait abstraction du secteur technologique. Le rebond de cette année concerne surtout les géants technologiques américains mais, par ailleurs, les valorisations ne sont pas excessives.

Les retardataires de cette année ont amorcé un rattrapage
mais il reste beaucoup de chemin à parcourir.

Abstraction faite du secteur des technologies de l'information et de certaines valeurs connexes classées dans le secteur de la consommation discrétionnaire, le ratio cours/bénéfice (PER) à terme des actions mondiales tombe de 20 à 17, un niveau plus raisonnable.

Corrigés des valeurs cycliques, les PER sont proches ou inférieurs à leur moyenne à long terme dans tous les principaux marchés, hormis aux Etats-Unis, où les valorisations sont artificiellement élevées en raison du poids des géants technologiques.

Certaines actions à la traîne

Les retardataires de cette année ont amorcé un rattrapage mais il reste beaucoup de chemin à parcourir. Depuis début novembre, les actions européennes et britanniques ont progressé de 18,5% et 17,4% respectivement, contre 13% pour les actions américaines.

Néanmoins, si ces dernières sont en hausse de 14% depuis le 1er janvier, les actions européennes accusent encore un repli de 3% et le bilan est encore moins reluisant pour les actions britanniques (-13%). Aux Etats-Unis, les valeurs décotées surperforment les valeurs de croissance de 5 points de pourcentage depuis début novembre, mais sont toujours en repli de 0,5% par rapport au 1er janvier, tandis que les valeurs de croissance sont en hausse de 33%.

La saison des résultats du quatrième trimestre confortera peut-être la prévision de la Recherche d’UBS d'une croissance des bénéfices supérieure à celle du marché dans son ensemble.

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