Le 9 février dernier, l’indice S&P 500 a franchi pour la première fois de son histoire le seuil des 5000 points, clôturant à 5027. L’indice boursier américain de référence est en hausse de 5,4% depuis le début de l’année, après un rebond de 24,2% en 2023. Il a doublé depuis le plancher de mars 2020 sur fond de pandémie et il lui a fallu moins de trois ans pour passer de 4000 à plus de 5000 points.
Néanmoins, même si la valorisation des actions américaines reflète désormais beaucoup de bonnes nouvelles, tout donne à penser que le rebond repose sur des bases solides. Les cours pourraient encore grimper en cas de scénario économique idéal, à savoir une croissance plus forte que prévu aux Etats-Unis, conjuguée à une inflation maîtrisée qui permettrait à la Réserve fédérale de baisser sensiblement ses taux.
Statistiques économiques américaines: meilleures que prévu
Les chiffres de l’emploi en janvier en sont le dernier exemple en date, avec 353'000 créations de postes, un nombre supérieur aux prévisions même les plus optimistes des économistes sondés par Bloomberg.
Un peu auparavant, les chiffres du PIB avaient mis en évidence une croissance annualisée de 3,3% au quatrième trimestre 2023, nettement supérieure aux 2% prévus par le consensus. Cela fait maintenant depuis le troisième trimestre 2022 que la croissance dépasse le taux de croissance tendanciel de l’économie américaine, estimé par la Fed à 1,8%.
Par ailleurs, une étude du Département du Trésor a indiqué que le pouvoir d’achat réel du consommateur américain médian est désormais supérieur de 1400 dollars à son niveau d’avant la pandémie du Covid-19, et ce malgré la poussée inflationniste dans les années qui ont suivi. Compte tenu de ces chiffres, il est possible que la croissance du PIB reste proche, voire supérieure, au taux de croissance tendanciel, un ingrédient essentiel pour que le scénario économique idéal se vérifie.
Les chiffres de l’inflation sont rassurants
A l’issue de sa réunion du mois de janvier, la Fed a indiqué qu’elle attendait d’avoir « davantage de certitudes quant à une décrue durable de l’inflation vers les 2% » pour qu’une baisse de ses taux d’intérêt soit appropriée. Les investisseurs sont renforcés dans cette opinion par le fait que l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis a fléchi en janvier, passant à 3,1% sur un an, contre encore 3,4% en décembre.
Toutefois, les récentes statistiques confortent dans l’idée que l’inflation est en passe de revenir dans les clous fixés par la Fed. L’indice des dépenses de consommation personnelles hors alimentation et énergie (le baromètre de l’inflation préféré de la Fed) est ressorti, au quatrième trimestre, en hausse de 2% sur un an.
L’optimisme est entretenu par le rebond des bénéfices des entreprises
Jusqu’ici, la saison des résultats du quatrième trimestre confirme que la croissance des bénéfices aux Etats-Unis est en train de rebondir après une quasi-stagnation dans l’ensemble en 2023. Alors que 80% des entreprises du S&P 500 (en termes de capitalisation boursière) ont publié leurs résultats, la croissance s’annonce supérieure à 7%.
Il est dès lors loisible de tabler sur une croissance du bénéfice par action des entreprises du S&P 500 de 8% cette année et de 6% l’an prochain. Le potentiel de croissance est particulièrement élevé pour les entreprises technologiques, qui surfent sur la commercialisation de l’IA. Les petites capitalisations devraient aussi enregistrer une croissance supérieure à celle du marché dans son ensemble, notamment si un scénario idéal se dessine pour l’économie américaine.
Encore des indices favorables
Le scénario de base de la Recherche d’UBS reste celui d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine, avec un indice S&P 500 qui terminera l’année autour de son niveau actuel. Toutefois, les récentes statistiques économiques permettent d’envisager une période de croissance plus forte, une inflation maîtrisée et un assouplissement monétaire plus rapide.
Dans ce cas, le S&P 500 pourrait être susceptible de grimper jusqu’à 5300 points cette année. Cette issue serait particulièrement porteuse pour les petites capitalisations qui profitent davantage de l’assouplissement de la politique de la Fed car elles empruntent davantage à taux variable.