Désaccord entre les actions et les obligations

Vincent Boy, IG France

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Les marchés actions continuent de se maintenir, alors que l’inflation et les taux rebondissent. Le rattrapage pourrait être brutal pour les investisseurs.

Après avoir fortement progressé depuis la fin de l’année dernière, les marchés financiers se sont montrés plus hésitants durant le mois de février, alors que les facteurs qui avaient soutenu les indices, commencent à être remis en question par les investisseurs.

En effet, la forte hausse des indices boursiers, a été soutenue par la baisse de l’inflation et la perspective que la Fed et les banques centrales, commençaient à gagner le combat contre la hausse généralisée des prix. Les investisseurs se disaient surtout que le plus dur du resserrement de la politique monétaire était derrière eux et que la Fed, notamment, devrait rapidement baisser ses taux pour ne pas causer une récession.

Par ailleurs, la fin des restrictions annoncées par la Chine en octobre avait permis d’anticiper une accélération de la croissance et le retour des consommateurs de la seconde économie mondiale sur le marché.

Plus récemment, les données de l’inflation en Europe ou aux Etats-Unis montrent que les niveaux restent élevés et que celle-ci n’allait pas chuter en ligne droite. Les chiffres PCE (indices des prix à la consommation des ménages) aux Etats-Unis publiés la semaine dernière, ont notamment montré une nouvelle hausse de l’inflation au mois de janvier, confirmant la publication de l’IPC (indice des prix à la consommation), publiée quelques semaines auparavant.

Plus le resserrement de la politique monétaire durera, plus les conséquences sur l’économie seront importantes.

Les mêmes données, publiées cette semaine dans les pays de la zone euro, ont également fait ressortir une stagnation, voir un rebond de l’inflation, pour le mois de janvier. Ces différentes données, ont naturellement conduit à un durcissement du ton, des banquiers centraux.

Par ailleurs, les taux finaux de la Fed et de la BCE, très suivis par les investisseurs, ne cessent d’augmenter, confirmant que le resserrement de la politique monétaire n’est pas terminé.

Du côté de la reprise chinoise, bien que celle-ci reste évidente à moyen terme, certains risques demeurent et une reprise à plein régime de la seconde économie mondiale, pourrait prendre plus de temps que prévu.

Malgré ce retour des risques, les indices boursiers stagnent, mais ne corrigent pas davantage. En revanche, le marché obligataire semble indiquer une tout autre histoire. En effet, la hausse des taux obligataires milite plutôt pour une poursuite de la hausse des taux de la Fed et l’intérêt des investisseurs pour les obligations est un facteur baissier pour les actifs risqués.

Les prochaines semaines seront également l’occasion de vérifier la santé économique de l’Europe, mais également des Etats-Unis. Les principales institutions économiques et financières, telles que le FMI et les banques, ont retiré leurs perspectives de voir une récession cette année, mais les statistiques publiées récemment, semblent montrer qu’un fort ralentissement économique se précise.

Par ailleurs, plus le resserrement de la politique monétaire durera, plus les conséquences sur l’économie seront importantes, tout en sachant qu’il y a un décalage de plusieurs mois entre le changement de politique monétaire et l’impact sur l’économie réelle.

Ainsi, nous commençons seulement à observer l’impact des premières hausses de taux de la Fed, qui est passé de 0,5% à 4,5% en moins d’un an et qui atteint maintenant, le plus haut niveau observé depuis novembre 2007.

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