Croissance au premier trimestre: les risques sont toujours là

Philippe Waechter, Ostrum AM

1 minute de lecture

L’effondrement de la confiance des ménages menace la croissance des économies développées.

©Keystone

La progression de l’activité économique a fortement ralenti dans les pays développés au premier trimestre. En zone euro, le chiffre a été divisé par 6 par rapport à 2021. Les évolutions sont franchement négatives aux Etats-Unis et en Italie et marginalement négatives en France. L’incertitude porte sur les ménages. Ils sont inquiets et ont perdu beaucoup de pouvoir d’achat avec l’accélération de l’inflation. La consommation va en pâtir.

La croissance a franchement ralenti au premier trimestre 2022

Du fait d’un fort rattrapage de l’activité en 2021 après le confinement et la récession en 2020 ainsi que d’une envolée de l’inflation dû à l’augmentation des prix de l’énergie et réduisant le pouvoir d’achat des ménages, le PIB s’est contracté sur les 3 premiers mois de l’année aux Etats-Unis, en France et en Italie.

Le risque d’une forte baisse de la consommation et d’un effet récessif pèse sur les semaines à venir.

Ainsi, en Allemagne, en Italie et en Espagne, le PIB au début de l’année 2022 n’est pas encore revenu sur son niveau d’avant pandémie du fait d’une demande insuffisante (tourisme en Espagne, exportations en Allemagne, structurelle en Italie). A l’inverse, le quoiqu’il en coûte en France a soutenu la demande et gommé l’écart avec l’avant pandémie. Cela a permis un rattrapage très rapide de la consommation en 2021. Malheureusement, cet élan s’essouffle en 2022 et la baisse du pouvoir d’achat entraîne un arbitrage sur les dépenses. Cette baisse de la consommation a donc pénalisé la croissance française. Si la demande reste médiocre, cela conduira à une hausse des stocks, ce qui aura un effet négatif sur la production.

Les principaux risques en 2022

L’année 2022 ne fait que commencer et plusieurs épées de Damoclès sont déjà suspendues au-dessus de la croissance. La première menace réside dans l’effondrement de la confiance des ménages dû au conflit en Ukraine qui se prolonge et fait durer l’incertitude. Par la même occasion, la guerre a provoqué une augmentation des prix de l’énergie qui a baissé le pouvoir d’achat des ménages depuis l’automne. Ils doivent, dorénavant, faire des choix dans leurs dépenses. Par conséquent, le risque d’une forte baisse de la consommation et d’un effet récessif pèse sur les semaines à venir.

Le durcissement des politiques monétaires est lui aussi redouté. Cela pénalisera les détenteurs de crédits à taux variable. Le Royaume-Uni et l’Espagne pourraient en ressentir rapidement les effets.

Enfin, le fort ralentissement chinois crée des ruptures dans les chaînes de production et met la production mondiale en péril. L’activité et la croissance vont donc connaître un fort ralentissement au premier trimestre 2022. 2023 ne s’annonce pas non plus sous de bons augures, l’on peut cependant espérer une reprise en 2024.

A lire aussi...