Copré: retraite des femmes à 64 ans jusqu’en 2028

Emmanuel Garessus

2 minutes de lecture

La fondation de prévoyance allège le coût supporté par les femmes après la réforme de l’AVS, selon Pascal Kuchen, directeur général.

La Collective de prévoyance Copré est, à notre connaissance, la première fondation à réagir à la révision de l’âge de la retraite des femmes au sein de l’AVS par un assouplissement du financement du 2e pilier de ces dernières.

Le conseil de fondation de l’institution vaudoise active sur tout le territoire suisse a décidé de maintenir l’âge de retraite réglementaire des femmes à 64 ans jusqu’au 31 décembre 2028, ainsi que le confirme à Allnews Pascal Kuchen, son directeur général. La décision répond à l’acceptation par le peuple de la réforme AVS 21, qui entrera en vigueur en janvier 2024, qui prévoit que l’âge réglementaire de la retraite des femmes passera de 64 à 65 ans en plusieurs étapes jusqu’au 1er janvier 2029.

Le maintien de l’âge de la retraite des femmes signifie une amélioration des prestations de vieillesse. Au départ à la retraite, leur taux de conversion du 2e pilier (c’est-à-dire le taux auquel l’avoir de vieillesse est converti en rente) ne sera pas celui qui était prévu à 64 mais à 65 ans. Le gain sera auprès de Copré d’une majoration de 0,2% sur le taux de conversion (5,8% à la place de 5,6%).

Interrogé par Allnews sur les raisons de ce geste en faveur des femmes, Pascal Kuchen, estime que le décision «nous paraît logique dans le sens où nous avons toujours affirmé que la retraite devait être planifiable». L’institution prend ainsi ses distances avec d’autres acteurs qui changent rapidement leurs conditions de prévoyance.

La décision se fonde plutôt sur le fruit d’une réflexion «philosophique».

Un coup de communication? «Certainement pas. D’ailleurs nous l’avons uniquement communiqué aux assurés, et nous n’avons pas prévu de campagne de presse à ce sujet», répond-il. La fondation dit ne pas avoir évalué le nombre de personnes concernées, donc le coût de cette mesure sur ses comptes. La décision se fonde plutôt sur le fruit d’une réflexion «philosophique».

La décision répond aussi aux critiques entendues lors de la campagne lors de la votation sur AVS 21, et notamment sur le besoin pour les institutions du 2e pilier de faire un effort censé compenser le report de l’âge de la retraite, note Pascal Kuchen. La Collective de prévoyance Copré dit avoir les reins suffisamment solides pour financer cet assouplissement. Le degré de couverture de Copré atteint 102,8%, au 30 juin 2023, et le taux de conversion est actuellement à 6,2%.

Le coût de la décision est d’ailleurs modéré (variation de 0,2% de taux de conversion pour les personnes concernées). Le but de Copré consiste donc à montrer que le 2e pilier peut «jouer son rôle de stabilisateur», pour reprendre l’expression de Pascal Kuchen.

Les femmes nées en 1961, 1962 et 1963, pourront décider si elles partent à la retraite à 64 ans sans réduction de leurs prestations de vieillesse ou à 65 ans avec une amélioration de ces dernières. Si une personne décide, en accord avec l’employeur, de travailler une année supplémentaire, le taux de conversion sera plus élevé. Par exemple, aux conditions de Copré, une femme qui part à 64 ans en 2025 aura toujours un taux de conversion de 5,6%, mais si elle part à 65 ans elle bénéficiera d’un taux de 5,8%.

Copré couple cette annonce à la décision de ne pas réduire le taux de conversion en 2027 et 2028, tant pour les hommes que pour les femmes. A ce sujet, un écart de 0,2% demeure entre les taux pour les femmes et les hommes. Le taux appliqué à partir de 2029 sera-t-il unique? Est-ce que l’on assistera à un relèvement de celui des femmes ou à une baisse de celui des hommes? Le débat n’est pas clos à ce sujet, selon Pascal Kuchen.

Le contexte des marchés financiers est favorable. Les taux d’intérêt des obligations sont redevenus positifs si bien que les conseils de fondation comment à réfléchir à une adaptation haussière du taux d’intérêt technique. Dès lors le taux de conversion ne devraient plus être revus à la baisse.

A lire aussi...