Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Même si les cours des actions sont bas et les valorisations assez favorables, les titres bancaires ne sont pas recommandables pour diversifier le portefeuille.

UBS brave la crise du coronavirus:un plaidoyer pour les actions bancaires? L’établissement américain JP Morgan, la banque en ligne Swissquote, la banque privée Baumann & Cie ainsi que UBS, legéant du wealth management, ont une chose en commun. Contrairement à de nombreux autres secteurs, ces banques ont été peu impactées par la pandémie en 2020, année plus que bonne pour elles: un phénomène partagé par beaucoup d’autres banques dans le monde. UBS a réalisé un bénéfice d’environ 6,6 milliards de dollars en 2020, une hausse de 54% par rapport à 2019. Dans l’activité de base avec la gestion de fortune, le global wealth management, le volume des actifs sous gestion a dépassé 3000 milliards de dollars: un niveau encore jamais atteint. Pour UBS, 2020 a été le meilleur exercice depuis 2010, mais le pire pour les actionnaires, car malgré le bond des bénéfices, le dividende de 0,37 dollar est bien plus bas que celui versé en 2019: 0,73 dollar. Selon les dires du directoire UBS, ce manque à gagner serait à compenser par des distributions indirectes sous la forme de rachats d’actions.

Le succès de beaucoup de banques comme UBS semble paradoxal au vu du contexte économique général, mais d’une part c’est grâce àl’essor des bourses. Les mesures de soutien lancées par les banques centrales et les gouvernements avait boosté le négoce sur les marchés financiers, surtout au deuxième semestre 2020 lorsque les portefeuilles furent remaniés et les entreprises durent couvrir leurs besoins financiers, parfois élevés. D’autre part, de nombreuses banques ont maintenant tablé sur moins de défaillances de crédit en raison de la perspective que l’économie mondiale se dirigera vers les taux de croissance d’avant la crise. Elles ont donc réduit leurs provisions liées à la pandémie.

Au vu des chiffres élevés de transactions, bon nombre d’investisseurs se demandent s’il n’est pas opportun d’acheter des actions bancaires. D’autant plus que les titres de nombreuses banques, surtout en Europe, sont assez bon marché et les valorisations de-meurentfaibles par rapport à l’ensemble du marché. Ainsi, le ratio cours–bénéfice (PER) d’UBS est actuellement de 10, alors que celui du Swiss Performance Index (SPI), avec plus de 19, est presque le double. Le PER de l’indice européen des banques Stoxx Europe 600 Banks est avec 11, lui aussi, bien plus faible que celui du marché général, mesuré au Stoxx Europe 600 (18). A notre avis, les investisseurs feraient mieux de ne pas céder à la tentation. La pression à la consolidation et les réglementations ne cesseront de croître dans ce secteur, mais l’érosion des marges d’intérêt aussi. Des désagréments supplémentaires menacent de se faire jour en raison des procédures judiciaires ainsi que des amendes et des atteintes à la réputation qui s’ensuivent. Le potentiel de hausse des titres bancaires est donc passablement maigre.

La Chine a la faveur des investisseurs étrangers. Les investissements directs étrangers (FDI ou foreign direct investment) sont des placements d’actifs effectués parune entreprise ou un Etat dans le but d’acquérir une participation durable dans une entreprise sise à l’étranger. Pendant des décennies, les USA ont été le pays enregistrantle plus de FDI. Mais l’année 2020 vit s’effondrer le volume de FDI aux USA de 49% à 134 milliards de dollars par rapport à l’exercice précédent. Or, la Chine enregistra une hausse de 4% à 163 milliards de dollars. Le fait que ce pays ait eu le quasi-contrôle de la pandémie dès l’été et que son économie ait vite reprisla voie de la croissance, a joué un rôle déterminant. L’Empire du Milieu est à présent le plus grand pays au monde à recevoir des FDI.

Graphique de la semaine

Les actions de Gamestop, l'un des plus grands revendeurs de logiciels de divertissement au monde, ont grimpé temporairement de plus de 1500% tel un feu d'artifice, brisantla barre de 63,30 atteinte fin 2007. C’est suite à un «short-squeeze» prolongé forçant les vendeurs à découvert de clore des positions et d’acheter des actions Gamestop pour ne pas avoir à essuyer des pertes.

GROS PLAN

Un nouveau billet de 20 dollars. Déjà Barack Obama entendait remplacer le portrait de l’ancien président US et propriétaire d’esclaves, Andrew Jackson, sur ce billet par celui de l’activiste anti-esclavage, Harriet Tubman, mais Donald Trump l’empêcha. Joe Biden rectifiera sans doute le tir.

LE PROGRAMME

L’indicateur d’emploi du KOF. Le 1er février, le Centre de recherches conjoncturelles de l’EPF de Zurich (KOF) publiera le nouveau rapport intermédiaire de son indicateur d’emploi.

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