Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Le géant américain des puces Nvidia fait, une fois de plus, état de résultats trimestriels solides, mais déçoit les investisseurs, qui aspiraient à mieux.

La bourse suisse sans direction

Après la récente reprise éclair, les Bourses commencent à s’essouffler. D’une part, le revirement des taux prévu par la Fed pour septembre est déjà intégré dans les prix, mais de l’autre, bon nombre d’indices boursiers se redirigent visiblement vers leurs plus hauts annuels, ce qui limite leur potentiel de hausse. Cette semaine, les investisseurs ne voulaient pas trop s’exposer, vu les résultats trimestriels du géant de la technologie Nvidia et les derniers chiffres sur l’inflation aux Etats-Unis (déflateur PCE). Entretemps, les valeurs refuges comme le franc suisse ou l’or sont restées très demandées. Du côté des entreprises, Acceleron a créé la surprise dans notre pays. Grâce notamment à la bonne évolution des marchés de la navigation maritime et de l’énergie, le fabricant de turbocompresseurs a vu son bénéfice net augmenter de 89% au premier semestre, pour atteindre 88,6 millions de dollars. Au vu du spin-off d’ABB, on s’attend à ce que la dynamique positive se maintienne au deuxième semestre.

Malgré un contexte de marché délicat, le fournisseur du bâtiment Arbonia a maintenu son chiffre d’affaires de justesse. Parallèlement, il a amélioré ses marges en augmentant les prix et en réduisant les coûts. En revanche, le constructeur de trains Stadler a réalisé au premier semestre un chiffre d’affaires peu ou prou équivalent à celui de l’an dernier, mais il a gagné nettement moins sur le plan opérationnel. Les entrées de commandes ont également fléchi et déçu les actionnaires. En dehors de la saison des bénéfices, Hochdorf a annoncé de mauvaises nouvelles. L’entreprise de transformation du lait, fortement endettée, vend ses activités opérationnelles et veut se retirer de la Bourse. Les actionnaires risquent une perte totale, les titres ont donc perdu deux tiers de leur valeur mardi.

Nvidia déçoit

Le géant de la technologie a enregistré un chiffre d’affaires record de 30 milliards de dollars au deuxième trimestre, soit une hausse de 122% par rapport à l’exercice précédent. Le bénéfice a même grimpé de 168% pour atteindre 16,6 milliards de dollars. L’entreprise a, une fois de plus, profité du boom de l’intelligence artificielle, mais les chiffres n’ont pas fait jubiler la Bourse. D’une part, les investisseurs n’ont pas apprécié le coût élevé requis pour étoffer les capacités de production et de l’autre, ils aspiraient à de meilleures perspectives. Cela démontre en effet qu’il est pratiquement impossible pour une entreprise d’une certaine envergure de maintenir sa forte croissance. Partant, les valeurs de Nvidia ont chuté de 6% jeudi.

USD chancelant

Le marché des changes anticipe la moindre différence d’intérêt du dollar par rapport à l’étranger et de ce fait, la devise américaine tend à s’affaiblir sur un large front. L’indice du dollar, qui calcule la valeur du billet vert au moyen d’un panier de six monnaies, s’inscrit à un peu plus de 100 points, soit le niveau le plus bas depuis l’été 2023. Par rapport au franc suisse, il est tombé à un nouveau plancher annuel de 0,8402.

L’économie allemande dans la tourmente

Le moral des entreprises allemandes s’est dégradé en août pour le troisième mois consécutif. L’indice du climat des affaires de l’institut ifo a baissé de 0,4 point pour atteindre 86,6 points. Les cadres interrogés estiment que la situation des affaires et les perspectives pour les prochains mois se péjorent plus vite que récemment. Etant donné l’affaiblissement de la conjoncture mondiale et les conditions de financement ardus, bon nombre d’entreprises hésitent à investir. En plus, la consommation ne redémarre pas malgré une inflation en baisse.

La Banque du Japon veut continuer la hausse de ses taux d’intérêt

Alors que les banques centrales en Europe et aux Etats-Unis assouplissent leur politique monétaire, la Banque du Japon (BoJ) suit la voie opposée. En juillet, elle a surpris en augmentant ses taux directeurs, ce qui a entraîné une liquidation des opérations de portage et, par la suite, une correction des marchés boursiers. Cette semaine, les autorités monétaires ont signalé qu’elles envisageraient un nouveau resserrement monétaire si l’inflation se rapprochait durablement de la barre des 2%.

Graphique de la semaine

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