Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Août débute par un orage boursier. Face à la baisse des cours, les investisseurs flairent des opportunités d’entrée. La prudence est toutefois de mise car par le passé, les correction se sont le plus souvent faites en plusieurs vagues.

Les Bourses sous pression

Les marchés des actions ont commencé la nouvelle semaine de négoce comme ils ont fini la précédente: avec de fortes baisses déclenchées par de nouvelles craintes de récession chez les acteurs du marché, le risque d’une nouvelle escalade au Proche-Orient et les inquiétudes concernant des opérations de portage financées par le yen. Dans la foulée, le baromètre de la peur VIX, qui mesure l’amplitude des fluctuations sur le marché américain, a atteint lundi son troisième pic de tous les temps. Bon nombre d’investisseurs ont retiré leur argent des placements à risque. Les actions technologiques et le bitcoin ont été particulièrement malmenés. En revanche, les obligations d’Etat sûres et le franc suisse ont été recherchés. Ce dernier a parfois atteint un record sur neuf ans par rapport à l’euro. En milieu de semaine, la situation s’est un peu calmé sur les marchés boursiers. Cette évolution est due, entre autres, au bond surprenant de l’indice des directeurs d’achat (PMI) pour les prestataires de service américains en juillet au-dessus du seuil de croissance de 50 points tout comme l’annonce de la Banque du Japon (BoJ) de vouloir renoncer pour l’instant à de nouvelles hausses de ses taux directeurs. Plus d’un investisseur a déjà profité du net recul des cours pour effectuer des achats de suivi. Au final, le Swiss Market Index (SMI) a enregistré une baisse de 0,4% vendredi matin.

Malgré une tendance à la stabilisation, nous estimons que le moment n’est pas encore venu de procéder à des achats à grande échelle. Dans le passé, les corrections se sont le plus souvent faites en plusieurs vagues. Par ailleurs, la volatilité sur les marchés boursiers devrait persister compte tenu des incertitudes monétaires et géopolitiques. La saisonnalité défavorable et l’approche des élections présidentielles américaines plaident également en ce sens. Nous conseillons donc aux investisseurs de faire preuve de prudence.

Des chiffres d’affaires contrastés

Zurich, le géant de l’assurance, a augmenté au premier semestre son bénéfice d’un cinquième, à USD 3 milliards, battant ainsi les attentes du marché. Il a profité de la hausse des primes et de la bonne marche des opérations de placement. L’entreprise se montre optimiste quant à l’avenir. Les investisseurs n’ont toutefois pas apprécié la hausse des coûts des sinistres, ce qui a momentanément fait perdre à l’action plus de 3% de sa valeur jeudi. Entretemps, les revenus de Sandoz ont augmenté de 6% à USD 5 milliards. Alors que l’activité des génériques est restée stable, celle des biosimilaires a enregistré une croissance impressionnante de 28%. De ce fait, l’ancienne filiale de Novartis a revu à la hausse ses prévisions de chiffre d’affaires pour cette année. Au deuxième trimestre, le groupe industriel Oerlikon a continué de se contracter, mais moins que ne le craignaient les analystes. De plus, les objectifs de marge ont été revus à la hausse. L’affaiblissement de la dynamique conjoncturelle se reflète dans les résultats d’Adecco: le chiffre d’affaires, le bénéfice et la marge brute ont diminué. En revanche, l’agence de recrutement a réussi à renforcer sa position sur le marché. Ascom a provoqué une déception. De janvier à juin, son bénéfice a chuté de 43% à 2,9 millions de francs. Par conséquent, l’entreprise de technologies et de services a revu à la baisse ses perspectives.

L’investisseur star Warren Buffett mise sur les liquidités

En raison du contexte de marché incertain, la société d’investissement de l’investisseur star Warren Buffett, Berkshire Hathaway, a considérablement réduit la part d’instruments à risque dans son portefeuille au deuxième trimestre. Le conglomérat s’est notamment séparé d’une bonne moitié de ses actions Apple. Néanmoins, ce géant de la technologie reste le plus gros investissement en actions. En contrepartie, ses liquidités ont atteint un pic d’USD 277 milliards.

Les exportations chinoises déçoivent

Outre le repli de la consommation intérieure, la chute de la demande extérieure pèse désormais sur l’économie chinoise. En juillet, les exportations n’ont augmenté «que» de 7% par rapport à l’an dernier. Or, les économistes s’attendaient à une hausse de près de 10%. En revanche, les importations ont connu une évolution inverse. Après s’être contractées de 2,3% en juin, elles ont augmenté de 7,2% grâce à la demande accrue des entreprises chinoises pour des semi-conducteurs.

Graphique de la semaine

Les dernières données conjoncturelles en provenance des Etats-Unis ont déçu. Surtout le marché de l’emploi a connu un essoufflement aussi marqué que surprenant. Partant, l’espoir des Bourses quant à un atterrissage en douceur de l’économie s’effrite. Bon nombre d’investisseurs craignent que la Fed n’ait trop attendu pour abaisser ses taux et espèrent donc un assouplissement rapide de la politique monétaire pour éviter une récession. Le marché a anticipé la trajectoire des taux d’intérêt de la Fed et prévoit que les taux directeurs américains passeront de 5,5% à 4,0% d’ici la fin de l’année.

GROS PLAN

Des montagnes russes sauvages

En début de semaine, l’indice Nikkei 225 a enregistré sa plus forte perte journalière depuis 1987 avec un recul de 12,4%. Mardi, un mouvement inverse tout aussi puissant a suivi (+10,2%).

LE PROGRAMME

Saison des bénéfices en Suisse

La semaine prochaine, entre autres Geberit et UBS, les représentants du SMI, publieront leurs résultats. 

Inflation aux Etats-Unis 

Les chiffres de l’inflation américaine pour juillet seront publiés le 14 août prochain.

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