La Bourse suisse est orientée à la hausse
Après les récentes turbulences des cours, les marchés des actions ont poursuivi leur stabilisation cette semaine. Ils ont été soutenus par des données sur l’inflation américaine plus faibles que prévu, qui ont nourri l’espoir des investisseurs d’une baisse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) en septembre. Le Swiss Market Index (SMI) enregistrait vendredi matin une hausse hebdomadaire de 2,4%. Néanmoins, la situation sur les marchés boursiers reste fragile. Cela se traduit par une demande toujours élevée de placements sûrs comme les obligations de la Confédération suisse ou l’or. Ainsi, le prix du métal jaune a évolué à vue vers son plus haut historique de 2’483 dollars US l’once.
La grande banque UBS a quant à elle réalisé un solide deuxième trimestre. Malgré les coûts liés à l’intégration du Credit Suisse, elle a enregistré un bénéfice net de 1,14 milliard de dollars. C’est certes un peu moins qu’au trimestre précédent, mais nettement plus que ce que les analystes avaient prévu. Parallèlement, l’établissement financier a réussi à attirer 27 milliards de dollars de nouveaux capitaux. Les actionnaires s’en réjouissent. Au premier semestre, le fabricant de matériel médical IVF Hartmann, le spécialiste des implants dentaires Straumann et la banque en ligne Swissquote ont gagné davantage. Les trois entreprises ont par conséquent revu à la hausse leurs perspectives pour l’ensemble de l’année. Les choses se sont également bien passées pour On. L’entreprise de chaussures de course a pu augmenter son chiffre d’affaires de 28% entre avril et juin. Le bénéfice net a été multiplié par dix par rapport à l’année précédente pour atteindre 30 millions de francs. En raison de la morosité dans le secteur du bâtiment et du franc fort, Geberit a, comme prévu, réalisé un chiffre d’affaires légèrement inférieur. Grâce à la baisse des prix des matières premières, le groupe de technique sanitaire a toutefois pu maintenir sa marge d’exploitation. Le chiffre d’affaires de l’équipementier de laboratoire Tecan a été nettement inférieur aux estimations du consensus des analystes. De plus, sa rentabilité a baissé. En conséquence, l’entreprise a revu ses prévisions à la baisse. L’action a chuté de plus de 17% après la présentation des chiffres. Le spécialiste des panneaux solaires Meyer Burger, en difficulté, a reporté la publication de son bilan semestriel au 16 septembre, notamment en raison de négociations de financement en cours.
L’inflation américaine recule
Le renchérissement aux Etats-Unis a baissé de manière surprenante en juillet, passant de 3,0% à 2,9%, son niveau le plus bas depuis mars 2021. Les économistes avaient pronostiqué une stagnation au niveau du mois précédent. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix particulièrement volatils de l’énergie et des denrées alimentaires, s’est établie comme prévu à 3,2% (juin: +3,3%). Au niveau des producteurs, la hausse des prix s’est également légèrement affaiblie. Les données jouent en faveur de la Réserve fédérale. En effet, elles offrent à cette dernière la marge de manœuvre nécessaire pour amorcer en septembre le revirement des taux d’intérêt quasiment acquis sur les marchés financiers et soutenir ainsi la conjoncture chancelante.
L’économie suisse est en pleine croissance
Selon l’estimation rapide du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse a augmenté de 0,5% au deuxième trimestre 2024 par rapport au trimestre précédent, soit une croissance légèrement supérieure à la moyenne. L’industrie a particulièrement contribué à cette évolution. La performance économique de la zone euro a également augmenté récemment (+0,3%). L’Allemagne reste toutefois un sujet de préoccupation. Son PIB s’est contracté de 0,1%. Dans le même temps, l’indice des prévisions économiques du Centre pour la recherche économique européenne (ZEW) a chuté de manière surprenante de 22,6 points en août pour atteindre 19,2 points.
L’OPEP réduit ses prévisions de demande de pétrole brut
Face à l’affaiblissement de la dynamique conjoncturelle, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a réduit ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole. Elle prévoit désormais une augmentation de 2,1 millions de barils par jour pour 2024 et de 1,8 million de barils pour 2025. La demande reste toutefois nettement supérieure au niveau d’avant la crise du coronavirus. Le prix du baril de pétrole brut (Brent) est cependant repassé cette semaine au-dessus de 80 dollars, poussé par la crainte des acteurs du marché d’une nouvelle escalade au Proche-Orient.
Graphique de la semaine
Le cuivre est une fois de plus à la hauteur de sa réputation d’indicateur avancé de l’économie mondiale. Depuis son record absolu du 20 mai 2024, le prix du métal industriel rouge a chuté de plus de 18% et ne cote plus qu’à environ 3,5% au-dessus de son niveau du début d’année. Outre les inquiétudes des investisseurs quant à la conjoncture et la baisse de la demande en Chine, les stocks élevés font baisser son prix. Mais, à long terme, le cuivre devrait bénéficier d’une hausse structurelle de la demande en raison de son rôle dans la transition énergétique.
GROS PLAN
Le sucré achète du salé
Le géant américain des barres chocolatées Mars veut acheter le fabricant de Pringles Kellanova pour 36 milliards de dollars US. Mais les actionnaires doivent encore donner leur accord. Le titre Kellanova a accueilli la nouvelle mercredi avec une hausse de plus de 7%.
LE PROGRAMME
Chiffres semestriels de Raiffeisen
Le Groupe Raiffeisen publiera le 21 août les résultats du premier semestre 2024.
Jackson Hole 2024
Du 22 au 24 août, la petite ville américaine de Jackson Hole accueillera la réunion annuelle de la Réserve fédérale.