Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Le conflit budgétaire aux USA n’est que partie remise. De plus, les inquiétudes des investisseurs concernant les taux d’intérêt pèsent sur le moral des marchés boursiers. Pendant ce temps, la marque traditionnelle Sandoz fait de piètres débuts en bourse.

Un début de trimestre mitigé. L’accord provisoire dans le conflit budgétaire aux USA a été mal accueilli par les marchés financiers. En effet, un «government shutdown» s’annonce de nouveau pour la mi-novembre. Pour aggraver encore les choses, la destitution soudaine du chef républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, complique les négociations avec le Sénat sur un budget définitif et de ce fait, l’une des agences de notation risque de dégrader encore l’honorabilité des USA. De plus, la hausse des rendements obligataires et les inquiétudes des investisseurs concernant les taux d’intérêt ont pesé sur le moral des marchés boursiers en début de semaine. Mais la baisse des prix du pétrole et des données du marché de l’emploi américain plus faibles que prévu ont atténué légèrement les inquiétudes liées aux taux d’intérêt pendant la deuxième moitié de la semaine. Par ailleurs, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a rappelé qu’un relèvement des taux d’intérêt dans la zone euro est peu probable pour le moment. Vendredi matin, le SMI a enregistré une baisse hebdomadaire de 1,65%. Du côté des entreprises, il y a peu de nouvelles à l’approche de la saison des résultats du troisième trimestre. Le fabricant de produits de boulangerie Aryzta a su augmenter de manière notable ses ventes et bénéfices durant l’exercice arrivé à terme fin juillet. La restructuration et l’introduction de nouveaux produits ont porté leurs fruits. Dufry, spécialisée dans les boutiques hors taxes, souhaite changer de nom pour s’appeler «Avolta» après avoir repris Autogrill (exploitant de restoroutes), mais ce sont les actionnaires qui auront le dernier mot. Le spécialiste d’installations sanitaires Geberit et le fabricant de chaussures de sport On ont confirmé leurs objectifs pour 2023 lors de leurs journées des investisseurs.

Sandoz fête ses débuts en bourse. Après 27 ans en tant que filiale spécialiste des génériques du géant pharmaceutique Novartis, Sandoz a de nouveau fait bande à part depuis mercredi. L’action a démarré à un cours de 24 francs, soit une capitalisation boursière de près de 11 milliards de francs alors que les analystes avaient estimé la valeur boursière entre 15 et 20 milliards de francs: durant la première journée de négoce, l’action a toutefois perdu du terrain parce que tous les fonds qui ne répliquent que le SMI ont dû se défaire de leurs titres Sandoz indépendamment du cours. En plus, le titre ne convient pas au portefeuille de nombreux investisseurs en raison de sa taille, de sa marge plutôt faible ou du domaine d’activité. Le titre devrait donc rester volatil pour le moment.

L’inflation s’accélère en Suisse. Après 1,6% le mois précédent, les prix à la consommation en Suisse ont augmenté de 1,7% par rapport au mois de septembre, il y a un an. C’est la première fois depuis février que l’inflation augmente de nouveau, toutefois moins fortement que ne l’avaient prévu les économistes. Entretemps, l’inflation sous-jacente, qui exclut les biens volatils tels que les produits alimentaires et l’énergie, est passée de 1,5% à 1,3%. Nous nous attendons à un nouveau renchérissement temporaire vers la fin de l’année en raison des hausses de loyer en octobre. Néanmoins, il est peu probable que la BNS relève de nouveau les taux d’intérêt. Elle les maintiendra plutôt au niveau actuel encore un certain temps. Les vents adverses suscités par la politique monétaire continueront donc de souffler sur l’économie. En effet, avec 44,4 points en septembre, l’indice des directeurs d’achat de l’industrie est resté bien en deçà du seuil de croissance des 50 points. Le contexte conjoncturel difficile se reflète aussi dans le nombre de faillites d’entreprises. L’Union suisse des créanciers Creditreform s’attend pour 2023 à près de 10’000 dépôts de bilan, à peu près autant que l’an dernier, mais un bon quart de plus qu’avant la pandémie de Corona.

La crise immobilière chinoise ne connaît pas de jours fériés. En raison de la «semaine d’or» qui est chômée, les moteurs ont été largement à l’arrêt en Chine. Néanmoins, la crise immobilière autour d’Evergrande et de Country Garden a fait sa prochaine victime. Le développeur immobilier China SCE n’a pas été en mesure de payer 61 millions de dollars sur un prêt en cours. L’entreprise a donc mis en garde contre d’autres défauts de paiement. Elle examine actuellement les options pour un rééchelonnement de tous ses passifs.

Graphique de la semaine

Les taux constituent le prix d’une monnaie. On le constate une fois de plus ces jours-ci aux USA. Vu la tonalité «belliciste» de la Fed et de la robustesse de l’économie outre-Atlantique, les obligations d’Etat US à 10 ans affichent un rendement d’env. 4,7%, le plus élevé depuis 2007. Les taux élevés sont attrayants pour les investisseurs, d’où l’afflux de capitaux aux USA. En conséquence, l’indice du dollar, qui mesure la valeur du «billet vert» par rapport aux monnaies des six principaux partenaires commerciaux des USA, a également connu une hausse constante.

GROS PLAN

Suppression radicale d’emplois. Les personnages de Playmobil sourient toujours, mais au siège à Zirndorf, personne n’est d’humeur à rire. Vu la situation économique difficile, la société mère Brandstätter supprime env. 700 emplois dans le monde entier, soit presque 20% de ses effectifs.

LE PROGRAMME

Coup d’envoi pour les chiffres du troisième trimestre. La semaine prochaine, Bossard, Kuros et VAT seront les premières entreprises suisses à rendre compte de la marche de leurs affaires durant le troisième trimestre.

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