Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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La hausse des taux d’intérêt pèse sur les bourses. L’incertitude des investisseurs se reflète dans l’augmentation de la volatilité. L’entrée en bourse de Sandoz la semaine prochaine pourrait améliorer le moral à court terme.

Les taux d’intérêt poussent le dollar US et l’euro à la hausse. Les paroles proférées par les banques centrales résonnent encore. La semaine dernière, les gardiens de la monnaie ont annoncé que les taux d’intérêt resteront élevés pendant un certain temps dans le but de combattre l’inflation tenace bien qu’ils ne gèrent directement que les taux directeurs à court terme. Il n’en reste pas moins que ces derniers ont indirectement, de par leur évolution, un impact non seulement sur les prévisions, mais aussi sur les taux d’intérêt à plus long terme qui ont, par ailleurs, poursuivi leur tendance à la hausse avec un léger décalage. Les taux d’intérêt des obligations d’Etat américaines à 10 ans ont ainsi atteint leur plus haut niveau depuis 16 ans. Le rendement des obligations allemandes n’avait plus été aussi élevé depuis 2011. Seule la Suisse ne semble pas participer à ce rallye des taux. Le rendement des obligations comparables émises par la Confédération oscille autour de 1% depuis le printemps en raison du fait entre autres que la Banque nationale suisse (BNS) n’a pas relevé davantage son taux directeur. De plus, le franc suisse et les obligations de la Confédération sont considérés comme étant de très haute qualité. La demande élevée pèse ainsi sur les rendements.

Des bourses plus faibles. Cette semaine, les bourses ont fléchi. Des taux d’intérêt durablement élevés signifient aussi que l’attrait des actions diminue parce que les revenus futurs sont actualisés à un taux plus élevé et ont, de ce fait, moins de valeur au moment présent. Du côté des entreprises, l’assureur Helvetia ayant pu profiter de l’évolution favorable des marchés financiers et d’une forte croissance des assurances de dommages, il a publié un bon résultat. En effet, son bénéfice a augmenté d’un tiers au premier semestre. Quant à l’entreprise de technologies et de services ams-OSRAM, elle est à la recherche de capitaux frais car une augmentation du capital et d’autres instruments lui permettraient de réunir 2,25 milliards d’euros au total. La décision sera prise le 20 octobre lors d’une assemblée générale extraordinaire mais entretemps, les actions ont fléchi de 20%. En effet, le tourbillon baissier devrait rester fort pour le moment.

UBS sous pression. Les valeurs de la grande banque ont connu une semaine agitée. Mercredi, elles ont d’abord perdu jusqu’à concurrence de 8% avant de remonter dans le courant de la journée. La chute des cours fait suite à un article de presse selon lequel le ministère de la justice aurait étendu son enquête en lien avec le contournement des sanctions contre la Russie. En fait, c’est Credit Suisse, repris par UBS, qui est concerné. De plus, UBS a dû se présenter en France à une audience devant la plus haute instance juridique, la Cour de cassation. La grande banque doit se défendre contre les accusations de complicité en matière de démarchage illégal et de blanchiment d’argent. Le jugement est attendu pour le 15 novembre 2023.

Perspectives plus moroses pour la Suisse. Le Centre de recherches conjoncturelles de l’EPFZ (KOF) a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie suisse. Pour l’année en cours, les chercheurs ne prévoient plus qu’une croissance de 0,8%, contre 0,9% auparavant. L’économie devrait ensuite progresser de 1,9% en 2024. Cela représente 0,2 point de pourcentage en moins par rapport aux prévisions précédentes. Bien que les perspectives aient diminué, elles l’emportent clairement sur nos prévisions pour l’année à venir. Compte tenu des coûts de location accrus et de la hausse des prix de l’électricité et des primes des caisses d’assurance maladie, nous prévoyons une croissance en 2024 de 0,8% seulement. C’est nettement plus que nos prévisions pour l’Europe (-0,1%) ou les Etats-Unis (0,5%).

Sandoz entre en bourse. C’est maintenant chose faite, Sandoz entre en bourse le 4 octobre. Les investisseurs qui détiennent déjà des actions Novartis recevront une action Sandoz pour cinq valeurs Novartis. Les titres de l’entreprise pharmaceutique spécialisée dans les médicaments génériques sont négociés à la bourse suisse sous le symbole «SDZ». En plus de figurer dans le Swiss Performance Index (SPI), les actions seront aussi représentées dans le Swiss Leader Index (SLI) qui comprend les 30 titres les plus importants et les plus liquides du marché suisse des actions.

Graphique de la semaine

La tendance est claire: la volatilité a tendance à diminuer depuis environ un an. Elle est restée la plupart du temps en dessous de la moyenne mobile de 100 jours, qui indique la direction à suivre. Ce qui signifie que les investisseurs ne sont pas inquiets. Mais aujourd’hui, la situation menace de se renverser, comme le montre la récente hausse de la volatilité. Historiquement, la marge de fluctuation est certes toujours à un niveau bas, mais la dérive actuelle constitue néanmoins un signal d’alarme. Elle pourrait être le signe avant-coureur d’une consolidation boursière, ce qui ne serait pas surprenant compte tenu du ralentissement de la dynamique économique, des taux d’intérêt élevés et de l’inflation persistante.

GROS PLAN

La Suisse est riche. Malgré un recul de 2,1% de la fortune, la Suisse se classe selon le «Global Wealth Report» en tête des pays les plus riches. La fortune brute par habitant s’élève à 345’000 francs. En valeur nette, c’est-à-dire après déduction des dettes, la Suisse occupe la deuxième place avec 231’000 francs.

LE PROGRAMME

Chiffres de l’inflation en Suisse. Le 3 octobre, l’Office fédéral de la statistique (OFS) publiera les chiffres de l’indice suisse des prix à la consommation pour le mois de septembre.

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