Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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La Russie poursuit ses attaques contre l'Ukraine. Le monde occidental réagit par des sanctions sévères. Cela n'est pas sans conséquences pour la bourse.

Les bourses sous l'emprise de la guerre. Vladimir Poutine avait certainement imaginé la conquête de l'Ukraine plus simple. La guerre éclair prévue s'est transformée en une guerre de position avec de lourdes pertes. Les pays occidentaux ont imposé un train de sanctions sévères à la Russie. Les fonds du chef du Kremlin et de ses alliés ont notamment été gelés et les banques russes largement exclues du système de paiement SWIFT. En outre, de nombreuses entreprises rompent leurs relations commerciales avec la Russie. Avec la filiale européenne de Sberbank et la société d'exploitation du gazoduc Nordstream 2, les sanctions ont déjà fait deux victimes de premier plan du côté russe. Jeudi matin, les agences de notation Fitch et Moody's ont en outre abaissé la note de crédit de la Russie au niveau «Junk».

Sur les marchés boursiers, on assiste à une prise en compte de la situation. Les bourses se sont donc montrées volatiles cette semaine, mais un plancher semble se dessiner lentement. Le Swiss Market Index (SMI) a oscillé entre 11'600 et 12'000 points. Les actions des deux grandes banques UBS et Credit Suisse, dont les activités sont directement touchées par les sanctions contre la Russie, ont notamment été sous pression. Les valeurs du fournisseur de télécommunications Swisscom et du fabricant de parfums et d'arômes Givaudan se sont distinguées positivement. Vendredi matin, le SMI affichait une baisse hebdomadaire de 2,6%. L'indice européen Stoxx 600 était également dans le rouge (-3,6%). L'indice américain S&P 500 a fait du surplace (-0,5%). En revanche, le pétrole brut et l'or ont continué d'enregistrer des hausses de prix. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a grimpé au cours de la semaine jusqu'à 119 dollars US, son niveau le plus élevé depuis le printemps 2013. Le métal précieux jaune, en raison de ses propriétés de «valeur refuge», s'est parfois coté à un plus haut d'un an, à 1947 dollars US l'once.

L'euro au plus bas depuis 7 ans. Face à la poursuite de l'intervention militaire russe, les investisseurs recherchent à nouveau des valeurs refuges comme le franc suisse. En conséquence, l'euro ne valait plus que 1,012 franc ces jours-ci. La monnaie unique européenne n'avait pas été aussi bon marché depuis l'abolition du cours plancher en janvier 2015. A moyen terme, le tournant de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) qui se dessine ainsi que la rotation sectorielle des valeurs de croissance vers les valeurs de substance devraient toutefois soutenir l'euro.

Augmentation du dividende grâce à des résultats solides. Quel est le point commun entre l'assureur-vie Swiss Life, le spécialiste de la logistique Kühne + Nagel et les groupes industriels Georg Fischer, Bosshard et Forbo? Ils ont tous présenté cette semaine des résultats solides pour l'année 2021 et ont donc annoncé une forte augmentation de leurs distributions de bénéfices. Les actionnaires devraient s'en réjouir. En effet, compte tenu des taux d'intérêt toujours bas et de la normalisation attendue des rendements des actions, les dividendes sont de plus en plus au centre de leurs préoccupations – selon la devise: «Bon dividende, tout va bien».

Poursuite de la normalisation économique. Les dernières données de l'économie suisse indiquent une dynamique conjoncturelle en baisse. Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 0,3% au quatrième trimestre 2021 – après une hausse de 1,9% au trimestre précédent. Le baromètre conjoncturel du KOF a baissé de 2,2 points en février pour s'établir à 105, mais reste au-dessus de sa moyenne à long terme. L'indice des directeurs d'achat (PMI) pour l'industrie reflète également le ralentissement de la reprise conjoncturelle avec un recul à 62,6 points (-1,2 point) – les valeurs supérieures à 50 sont synonymes de croissance. Le secteur des services a en revanche ressenti un vent de fraîcheur. Grâce à la large levée des mesures Corona, son PMI a grimpé à 64,3 points, son niveau le plus élevé depuis le début de la pandémie.

Graphique de la semaine

Les sanctions de l’Occident à l’encontre de la Russie sont sévères. La bourse de Moscou et le rouble enregistrent de fortes pertes à deux chiffres. Pour garantir les liquidités, la banque centrale russe vient de relever son taux directeur de 9,5% à 20%. Compte tenu des risques, il n’est pas certain que cela suffise à donner envie aux bailleurs de fonds étrangers d’investir sur le marché russe. De plus, des taux d’intérêt plus élevés sont un réel poison pour l’économie, car ils augmentent les coûts de refinancement des entreprises.

GROS PLAN

Raiffeisen brille avec un bénéfice de plusieurs milliards. Le troisième plus grand groupe bancaire de Suisse a réalisé un excellent résultat en 2021, avec un bénéfice de 1,07 milliard de francs. Le bénéfice dépasse de 24,2% le résultat de l'année précédente. Des revenus nettement plus élevés dans tous les secteurs d'activité ont contribué à ce résultat.

LE PROGRAMME

Inflation américaine. Le 10 mars, le ministère américain du travail publiera les chiffres de l'inflation pour février. Les analystes s'attendent à une hausse de l'inflation de 7,5 à 7,8%.

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