Chine: les trésors cachés du marché des actions A

William Fong, Barings

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Avec l’amélioration de l’accès au marché onshore, les actions chinoises offrent des opportunités uniques.

© Keystone

Depuis 1978, La Chine a réalisé d'immenses progrès qui lui ont permis de s'intégrer à l'économie mondiale. Or, malgré la taille et la croissance de son économie, le pays est souvent négligé par les investisseurs internationaux et sous-représenté par rapport aux autres marchés boursiers mondiaux.

Une classe d’actifs sous-représentée

D’aucuns diront que les investissements dans certaines multinationales, notamment dans les secteurs de la tech, des matières premières et des produits emballés, fournissent une exposition à la croissance économique chinoise. En fait, un examen plus approfondi de la répartition des revenus de telles sociétés révèle que bon nombre d’entre elles ont une exposition directe moindre à la Chine, ce qui entraîne une sous-représentation effective de la véritable situation économique du pays à travers les principaux indices des marchés développés. Parmi les cinq sociétés technologiques les plus performantes (Facebook, Apple, Amazon, Netflix et Google), une seule a une empreinte significative en Chine continentale. Le pays représente seulement le 10,10% des revenus générés par les entreprises incluses dans l’indice MSCI AC World et cette part descend à 7% dans le cas de l’indice S&P500. Les investisseurs internationaux dont l’exposition à la Chine passe par les indices des marchés développés restent donc sous-exposés aux principaux moteurs de croissance structurelle qui créent les opportunités au sein de la classe d’actifs.

Pour pouvoir accéder à ces trésors «cachés», il faut disposer d’une expertise additionnelle pour surmonter les obstacles linguistiques, culturels et règlementaires.

Dans le même temps, le profil d’un certain nombre de sociétés chinoises s’est rehaussé et la part des entreprises chinoises comptabilisées dans les différents secteurs de l’indice MSCI AC World, par exemple, a augmenté de 8,3% en moyenne entre 2018 et 2021. Dans plusieurs de ces secteurs, certains des leaders mondiaux sont aujourd’hui chinois. La Chine a aussi fortement investi dans ses propres infrastructures afin de soutenir ses chaines d’approvisionnement et de renforcer ses perspectives économiques à long terme. Son système ferroviaire à grande vitesse, ses aéroports et ses ports à conteneurs comptent désormais parmi les plus vastes et les plus fréquentés du monde. Le pays devrait également se doter d’une infrastructure 5G de pointe. Cette combinaison d’offre matérielle et de connectivité technologique crée un réseau d’infrastructure innovant et stable qui alimentera la commercialisation de la Chine et lui permettra de renforcer sa domination sur des nouvelles technologies comme les véhicules électriques, les semi-conducteurs et la réalité virtuelle/augmentée.

Surmonter les obstacles linguistiques, culturels et règlementaires

Les société chinoises peuvent être cotées sur des marchés situés en dehors de Chine continentale («offshore»)  ou directement sur territoire chinois («onshore»). Les marchés des actions onshore sont communément appelés marchés des «actions A». Et, alors que la plupart des investisseurs internationaux investissent dans des société chinoises via leurs cotations offshore, de nombreuses opportunités ne sont disponibles que sur les marchés des actions A. Cela inclut notamment certaines des sociétés les plus performantes dans les secteurs de la tech, de la santé et de la consommation. Mais pour pouvoir accéder à ces trésors «cachés», il faut disposer d’une expertise additionnelle pour surmonter les obstacles linguistiques, culturels et règlementaires.

Si ces actions A chinoises présentent un certain nombre d’avantages, notamment une plus grande liquidité et une corrélation moindre avec d’autres marchés, elles n’ont été prises que récemment en considération par de nombreux investisseurs. En mai 2018, MSCI a commencé à les inclure dans ses indices mondiaux. Un facteur d’inclusion de 20% est entré en vigueur en décembre 2021 pour les entreprises d’actions A de grande et moyenne capitalisation, ce qui signifie que seule une fraction de la capitalisation boursière de ces actions est prise en compte et que l’exposition aux actions A est encore plus faible au sein des indices de référence standard.

Les régulateurs chinois ont lancé un certain nombre d’initiatives afin d’améliorer l’accessibilité à ce marché. La libéralisation des canaux d’accès a permis d’y faire progressivement augmenter la part des investisseurs étrangers, qui détiennent aujourd’hui à peu près 552 milliards de dollars en actions A chinoises, soit 4,6% de leur marché global. Un décuplement par rapport aux 50 milliards de dollars de janvier 2014. Bien qu’un relèvement du facteur d’inclusion au-delà des 20% actuels n’ait pas encore été annoncé, l’inclusion progressive des actions A chinoises aux indices des marchés développés et la participation croissante d’investisseurs internationaux à ces marchés constitueront une nouvelle source de soutien pour les prix des actifs onshore. A terme, elles pourraient aussi contribuer à réduire la volatilité du marché.

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