Quelles perspectives pour les actions début 2024?

James Mazeau, UBS Global Wealth Management

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Alors que l’année 2024 se profile, trois grandes questions se posent. Esquisse de réponses.

Les indices boursiers mondiaux connaissent une année 2023 mouvementée. Après avoir progressé au premier semestre sous l’impulsion d’une poignée de géants technologiques, ils ont cédé une partie du terrain gagné au second semestre, en raison de l’inquiétude inspirée par les taux d’intérêt élevés et par le ralentissement économique.

Alors que l’année 2024 se profile, trois grandes questions se posent. Esquisse de réponses.

1. Quels ajustements faut-il apporter aux portefeuilles d’actions dans l’optique du ralentissement économique?

Même si le ralentissement de la croissance économique devrait peser sur la croissance des bénéfices des entreprises cycliques, les entreprises de qualité – celles qui se distinguent par un rendement élevé du capital investi, un bilan sain et des flux de trésorerie prévisibles – verront leurs bénéfices progresser malgré un environnement d’exploitation plus difficile.

L’histoire montre que les valeurs de qualité ont tendance à surperformer lorsque le cycle économique est à un stade avancé, autrement dit lorsque l’activité ralentit.

2. Quelles sont les perspectives pour le secteur technologique et comment les investisseurs doivent-ils se positionner?

Les technologies de l’information aux Etats-Unis restent très appréciée par la Recherche d’UBS qui vient de les relever de Neutral à Most Preferred. Cela traduit en partie sa prédilection pour les valeurs de qualité. En effet, les sociétés au bilan remarquable et qui offrent les rendements les plus élevés sont souvent issues de ce secteur. Ce changement d’opinion reflète aussi les derniers résultats trimestriels des entreprises technologiques, qui mettent en évidence un redressement de la demande de smartphones et d’ordinateurs.

La baisse des rendements obligataires devrait soutenir les actions, sous réserve qu’elle ne coïncide pas avec un net ralentissement de la croissance économique.

Ce secteur confère également une exposition à l’une des plus belles opportunités d’investissement à long terme du moment, à savoir l’intelligence artificielle (IA). Dans le même temps, la Recherche d’UBS relève les Etats-Unis de Least Preferred à Neutral dans ses préférences régionales.

3. Quelles seront les répercussions de l’évolution du marché obligataire sur les actions?

Le scénario de référence de la Recherche d’UBS envisage une poursuite du rebond des obligations en 2024. La baisse des rendements obligataires devrait soutenir les actions, sous réserve qu’elle ne coïncide pas avec un net ralentissement de la croissance économique.

Les obligations sont toujours sa classe d’actifs préférée compte tenu de leur rendement attrayant et du potentiel d’appréciation du capital si les anticipations de taux d’intérêt diminuent.

On décèle également un potentiel de hausse pour les indices boursiers compte tenu de la croissance des bénéfices des entreprises de qualité. Dans l’ensemble, l’année 2024 s’annonce prometteuse pour les investisseurs qui feront fructifier leur argent au moyen d’un portefeuille équilibré, avec des perspectives de rendements positifs pour les actions, pour les obligations et pour les investissements alternatifs.

Comment investir?

La Recherche d’UBS affiche toujours une préférence pour les obligations de qualité. Motifs : leur niveau de rendement global actuel, la perspective d’une performance corrigée des risques attrayante et la probable appréciation du capital dans un contexte de ralentissement de l’inflation et de la croissance, ainsi que de stabilisation des taux directeurs aux Etats-Unis. On privilégiera les obligations high grade (emprunts d’Etat) et investment grade, avec un avis neutre à l’égard des obligations à haut rendement et celles des marchés émergents.

L’avis de la Recherche d’UBS est neutre sur les actions mondiales. Même si on décèle un potentiel de hausse sur l’horizon de prévision (par exemple, aux Etats- Unis, le S&P 500 devrait atteindre 4700 points d’ici décembre 2024), les marchés devraient dans l’immédiat faire du surplace, avec des fluctuations marquées compte tenu de l’incertitude quant à l’évolution de la politique monétaire. Il est donc recommandé de privilégier les pans de marché restés à la traîne pendant le rebond cette année, comme les actions émergentes.

L’envol de l’intelligence artificielle

Compte tenu de la pression vendeuse qui s’exerce dernièrement sur le secteur technologique, les investisseurs qui envisagent d’accroître leur exposition devraient s’intéresser aux bénéficiaires de l’IA qui ont été malmenés, par exemple les valeurs internationales du secteur des semi-conducteurs. Les résultats publiés récemment par les entreprises technologiques ont confirmé la bonne tenue des dépenses d’infrastructures de l’IA et confortent la prévision d’un vif rebond des chiffres d’affaires l’an prochain.

Alors que la demande d’IA fait tache d’huile, les segments de milieu de cycle comme les logiciels et Internet restent toujours appréciés. Les nouveaux outils de productivité plus performants fondés sur l’IA, tels que les co-pilotes ou les outils de conception générative, devraient stimuler l’adoption de cette technologie dans les trimestres à venir et faire grimper le chiffre d’affaires direct de ce secteur.

Dans l’ensemble, les investisseurs peuvent, dans l’environnement actuel, commencer à faire fructifier leur argent dans un portefeuille équilibré composé d’actions, d’obligations et d’investissements alternatifs.

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