USA: un responsable de la Fed anticipe de fortes hausses de taux

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Christopher Waller privilégie une hausse d’un demi-point de pourcentage lors de la prochaine réunion, les 3 et 4 mai. «Et peut-être encore en juin et en juillet», a-t-il ajouté.

Un responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed) a souligné mercredi que l’inflation aux États-Unis, au plus haut depuis plus de 40 ans, pourrait avoir atteint son pic, et commencer ensuite à ralentir.

«Je pense que nous pourrions être au sommet» de l’inflation, a déclaré Christopher Waller, l’un des gouverneurs de la Fed, sur la chaîne CNBC, anticipant «un ralentissement dans les prochains mois».

L’indice CPI de l’inflation, sur laquelle sont notamment indexées les retraites, a atteint en mars 8,4% sur un an, son rythme le plus rapide depuis plus de 40 ans. La Fed privilégie cependant un autre indicateur, l’indice PCE, qui s’est élevé à 6,4% sur un an en février, selon les données les plus récentes disponibles.

Pour combattre cette inflation, la puissante Réserve fédérale américaine a commencé lors de sa dernière réunion, en mars, à relever ses taux directeurs, qui étaient depuis mars 2020 au plus bas pour stimuler la croissance et donc l’économie, compris entre 0 et 0,25%.

Ses responsables ont choisi, notamment en raison des incertitudes liées au conflit en Ukraine, une première hausse modeste, optant pour l’habituel quart de point de pourcentage, et situant ainsi les taux entre 0,25 et 0,50%.

Le mouvement devrait cependant s’accélérer dans les mois à venir.

Christopher Waller privilégie ainsi une hausse d’un demi-point de pourcentage lors de la prochaine réunion, les 3 et 4 mai. «Et peut-être encore en juin et en juillet», a-t-il ajouté.

La Fed n’a pas eu recours à une telle hausse depuis 2000.

Le gouverneur juge pertinent d’approcher «dès que possible» le niveau de taux considéré comme neutre, soit 2,00 ou 2,50%, et «le dépasser (...) sans doute d’ici la seconde moitié de cette année».

«Fantaisie»

«Nous ferons ce qu’il faut pour faire reculer l’inflation», a-t-il martelé, appelant à profiter de la solidité actuelle de l’économie américaine: «C’est le bon moment pour faire ce genre d’actions agressives parce que l’économie peut encaisser.»

Mais l’économie américaine se trouve désormais prise en étau entre deux dangers, l’inflation d’un côté, la récession de l’autre.

Un autre membre votant du comité monétaire, James Bullard, président de la Fed de St Louis, a affirmé mercredi, dans un entretien au Financial Times, que c’était «une fantaisie» de penser que l’institution américaine pouvait réduire suffisamment l’inflation sans augmenter les taux à un niveau qui bride l’économie.

Ce «faucon», favorable à une politique peu accommodante, estime que la Fed devrait être plus agressive dans ses tours de vis, et qu’atteindre le taux dit neutre «ne suffira pas».

«La neutralité n’exerce pas de pression à la baisse sur l’inflation. Elle cesse simplement d’exercer une pression à la hausse», a-t-il déclaré. Or, «nous devons exercer une pression à la baisse sur la composante de l’inflation que nous pensons être persistante», a-t-il ajouté.

James Bullard avait, lors de la réunion de mars, été le seul à voter contre une hausse d’un quart de point, estimant que relever les taux d’un demi-point directement aurait été plus approprié.

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