USA: l’inflation s’accélère encore en mars, au plus haut depuis janvier 1982

AWP

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Le baromètre PCE indique un renchérissement de 6,4% sur un an et 0,6% sur un mois, et ce en ayant été calculé avant la flambée des prix de l’énergie due à la guerre en Ukraine.

Les prix à la consommation ont poursuivi leur escalade en mars, progressant de 6,4% sur un an et 0,6% sur un mois, selon l’indice d’inflation PCE publié jeudi, qui est celui que privilégie la banque centrale américaine (Fed).

L’inflation, calculée avant la flambée des prix de l’énergie due à la guerre en Ukraine, est ainsi au plus haut depuis janvier 1982.

Si l’on enlève les prix de l’alimentation et de l’énergie, l’inflation dite sous-jacente s’accélère également sur un an, à 5,4%, mais ralentit un peu sur un mois, à 0,4% contre 0,5% en février, conformément aux attentes des analystes.

Il existe aux États-Unis deux indices mesurant l’inflation, l’indice PCE et l’indice CPI. Ce dernier, publié par le département du Commerce, a progressé en février de 7,9% sur un an.

L’indice CPI est celui qui est utilisé pour faire évoluer le montant des retraites ou pour les tarifs de certains contrats, par exemple. Les deux mesures sont calculées à partir de paniers de biens et services différents, ce qui explique l’écart entre les deux mesures.

Par ailleurs, les dépenses des ménages ont progressé en mars à un rythme nettement moins rapide qu’en février (+0,2% contre +2,7%), avec une hausse des dépenses dans les services et une baisse des achats de biens.

«Au sein des services, ce sont les dépenses pour les services de restauration et d’hôtellerie qui ont le plus contribué à l’augmentation. Au sein des biens, les dépenses en véhicules automobiles et en pièces détachées ont été le principal contributeur de la diminution», a détaillé le département du Commerce dans son communiqué.

Cependant, relève Diane Swonk, cheffe économiste pour Grant Thornton, «les dépenses se sont en fait contractées de 0,4%» après prise en compte de l’inflation.

«Les consommateurs commencent seulement à ressentir les effets de l’inflation, qui continuera de s’aggraver avant de s’améliorer», souligne-t-elle.

Quant aux revenus des ménages américains, qui étaient restés quasiment stables en février, ils ont repris leur hausse (+0,5%), tirée par les salaires, tandis que les aides sociales ont baissé.

Les salaires augmentent fortement depuis plusieurs mois aux Etats-Unis, car une pénurie de main d’oeuvre pousse les employeurs à offrir de meilleures conditions, notamment financières, pour attirer les candidats.

Le taux d’épargne est certes reparti en légère hausse en mars, à 6,3%, mais «c’est bien en deçà des 8,3% de février 2020, avant le début de la pandémie, ce qui suggère que les ménages commencent à réduire l’excédent d’épargne qu’ils ont amassé pendant les quarantaines».

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