USA: le plan de relance de la production des semi-conducteurs entre en vigueur

AWP

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La voie vers l’affranchissement de la suprématie des producteurs asiatiques passe notamment par près de 40 milliards de dollars d’aide afin de «construire, développer et moderniser» les outils industriels.

La loi visant à relancer l’industrie des semi-conducteurs aux Etats-Unis, le CHIPS Act, est entrée en vigueur mardi et prévoit notamment près de 40 milliards de dollars d’aide afin de «construire, développer et moderniser» les outils industriels nécessaires, a annoncé le département du Commerce dans un communiqué.

L’objectif du plan est de redonner aux Etats-Unis une place prépondérante dans cette industrie stratégique, alors que la production est aujourd’hui très largement concentrée en Asie, la fabrication se faisant souvent en Chine pour des entreprises coréennes et taïwanaises.

«Il s’agit fondamentalement d’une initiative en faveur de notre sécurité nationale», a insisté la secrétaire au Commerce, Gina Raimondo, lors d’une conférence de presse téléphonique; «notre objectif est de nous assurer que les Etats-Unis soient le seul pays où se trouve chaque entreprise capable de produire des puces de pointe».

Afin de s’en assurer, la loi conditionne les aides gouvernementales à de nombreux critères, certains représentant des choix stratégiques pour les entreprises, quelle que soit leur nationalité.

Ainsi, celles qui bénéficieront de subventions ne pourront pas réaliser de nouveaux investissements dans le domaine des hautes technologies dans des «pays suscitant des inquiétudes» pendant les dix prochaines années.

Une obligation qui vise en particulier la Chine, mais également la Russie, la Corée du Nord et l’Iran.

Si ces entreprises «ne répondent pas à nos attentes en termes de sécurité nationale, nous ne soutiendrons pas leurs projets», a insisté Mme Raimondo, «elles devront respecter les règles de contrôle des exportations».

Ces règles concernent actuellement plusieurs entreprises chinoises, dont le géant des télécoms Huawei. Les exportations de semi-conducteurs vers Pékin sont strictement contrôlées, voire interdites, par les autorités américaines.

Le plan ne vise pas seulement à refaire des Etats-Unis une place forte de la production de semi-conducteurs. Il cherche à s’assurer que les salariés des entreprises recevant des subventions profitent également de leurs effets.

Parmi les mesures imposées aux entreprises qui souhaitent bénéficier de l’aide, la loi prévoit une taxation des superprofits potentiels, la formation continue des salariés ou encore la création de garderies.

«Nous avons besoin d’augmenter la main d’oeuvre dans ce secteur. Nous avons donc besoin d’un système de garde d’enfants abordable car c’est une des raisons qui empêche un grand nombre de personnes, en particulier les femmes, de travailler», a expliqué Gina Raimondo.

Voté fin juillet, le CHIPS Act prévoit au total 52 milliards de dollars pour relancer la production de semi-conducteurs, notamment grâce à la création de pôles de production dans plusieurs Etats américains.

L’administration compte sur un effet de levier important grâce aux investissements privés afin de permettre une reprise rapide de la production.

Plusieurs grands groupes spécialisés, parmi lesquels les Américains Micron, AMD ou Nvidia, ont d’ores et déjà annoncé des investissements conséquents en la matière. Le numéro un mondial, le Taïwanais TSMC va pour sa part construire une usine dans l’Arizona (ouest), pour un investissement total de 40 milliards de dollars.

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