USA: le Livre Beige de la Fed pointe la pénurie de main-d’oeuvre

AWP

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«Le manque de candidats à l’emploi a empêché certaines entreprises d’augmenter leur production», ce qui retarde leur redémarrage, indique le rapport.

Les entreprises américaines peinent à recruter et donc à redémarrer à plein régime, malgré un taux de vaccination désormais élevé permettant à l’activité économique de reprendre, selon un rapport de la banque centrale américaine (Fed).

«Il est difficile pour de nombreuses entreprises d’embaucher de nouveaux travailleurs, en particulier des travailleurs à bas salaires horaires, des chauffeurs (...) et des commerciaux qualifiés. Le manque de candidats à l’emploi a empêché certaines entreprises d’augmenter leur production», les contraignant même parfois «à réduire leurs heures d’ouverture», souligne la Fed dans son Livre beige, une étude réalisée auprès des entreprises.

Par conséquent, «un nombre croissant d’entreprises» offrent des primes financières et des salaires plus élevés pour attirer les candidats. «La croissance des salaires a été modeste», détaille la Fed, mais les entreprises anticipent des difficultés persistantes dans les mois à venir.

Avec désormais plus de la moitié des adultes américains entièrement vaccinés, l’activité économique reprend. 

L’emploi s’est ainsi amélioré, notamment dans la restauration, l’hôtellerie, et la vente au détail, indique la Fed dans cette enquête réalisée entre la mi-avril et le 25 mai.

Signe d’un regain d’activité, la demande en services de transport est, sauf dans les ports, «exceptionnellement élevée», souligne la Fed.

Cette pénurie de main d’oeuvre a débuté depuis plusieurs mois, malgré les quelque 16 millions de personnes qui touchent toujours une allocation chômage. Les peurs liées à la situation sanitaire persistent en effet, et les écoles n’ont pas toutes rouvert à temps plein, posant des problèmes de garde pour les parents.

Par ailleurs, les républicains pointent du doigt les généreuses allocations chômage versées face au Covid-19, qui, selon eux, n’incitent pas à retourner au travail. Ces aides supplémentaires seront supprimées dès juin ou juillet dans les Etats qu’ils gouvernent.

La Chambre de commerce américaine plaide, elle, auprès du gouvernement fédéral, des élus du Congrès et des gouverneurs, pour aider les entreprises à faire face à cette pénurie de main d’oeuvre.

Elle demande ainsi, entre autres, que des fonds soient alloués à la formation pour les secteurs qui recrutent, que des systèmes de garde d’enfants abordables financièrement soient développés, et que les frontières s’ouvrent plus largement aux travailleurs immigrés. 

Le nombre d’emplois créés en mai sera publié vendredi, en même temps que le taux de chômage. Les analystes attendent 720.000 créations d’emplois et une petite baisse du chômage à 5,9%, mais la forte déception du mois d’avril est encore dans toutes les têtes: 266.000 emplois seulement avaient été créés, contre un million attendu.

Les entreprises interrogées par la Fed ont également indiqué que leur activité est pénalisée par les difficultés mondiales d’approvisionnement. Et cela «intensifie la pression sur les coûts», avec des prix en hausse continue.

L’inflation aux Etats-Unis a accéléré en avril, à 3,6% sur un an, sa plus forte hausse depuis 2007, selon l’indice PCE publié vendredi.

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