USA: la Fed salue la reprise économique mais reste sur ses gardes

AWP

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A l’unanimité, le Comité monétaire maintient ses taux d’intérêt directeurs entre 0% et 0,25%. L’accélération de l’inflation est vue comme le résultat de «facteurs temporaires».

L’économie américaine se redresse grâce au progrès des vaccinations et les prix augmentent, ce qui n’est que temporaire, a affirmé mercredi la Banque centrale américaine (Fed) qui maintient encore son soutien total à l’économie avec des taux d’intérêt proches de zéro.

A l’issue d’une réunion de deux jours, le Comité monétaire (FOMC) a salué «les progrès des vaccinations» aux Etats-Unis et le renforcement «des indicateurs d’activité économique et de l’emploi».

«Les secteurs les plus touchés par la pandémie restent faibles mais ont montré une amélioration», ont encore souligné les responsables de la Fed dans le communiqué publié à l’issue de la réunion.

Les perspectives économiques ne sont pas à l’abri «de risques», tempèrent-ils, mais ils ne sont plus «considérables», comme ils l’estimaient lors de la précédente réunion il y a six semaines.

Taux à zéro

A l’unanimité, le Comité monétaire de la Fed maintient ses taux d’intérêt directeurs entre 0% et 0,25% pour soutenir l’économie. Lors de la dernière réunion du comité, en mars, ses membres avaient exclu un relèvement des taux avant 2022.

La Fed va aussi continuer à acheter des bons du Trésor à hauteur de 80 milliards de dollars par mois et des titres appuyés sur des créances hypothécaires pour 40 milliards de dollars.

Dans son communiqué, le Comité ne donne pas d’indice sur quand la Fed pourrait réduire ces achats d’actifs qui soutiennent l’activité en influant à la baisse sur les taux à long terme.

Elle reconnaît que l’inflation a accéléré et qu’elle est «sur la voie de dépasser modestement les 2% pour quelque temps», ce qui est son objectif. Mais cette hausse des prix est vue comme le résultat de «facteurs temporaires».

En mars, l’inflation, mesurée par l’indice PCE favori de la Fed, qui sera publiée vendredi, devrait faire un bond de 0,5% sur le mois, après +0,2% en février, selon les prévisions des analystes.

«Regardé dans le miroir»

Confiance des consommateurs, ventes immobilières, activité manufacturière, consommation... Les indicateurs témoignant de ce redressement se succèdent.

Malgré ce début de reprise économique, le président de la Fed, Jerome Powell, n’a de cesse de rappeler qu’il faudra attendre que l’économie ait retrouvé son rythme de croisière, pour que la politique monétaire, accommodante aujourd’hui, soit resserrée, afin de ne pas peser sur la reprise de l’emploi notamment.

La Fed veut atteindre un plein emploi durable et inclusif, et voir l’inflation dépasser pendant un temps la cible de 2% par an, puis se stabiliser autour de cet objectif.

«Les responsables de la Fed ont appris que plus ils laissent l’expansion durer, meilleurs sont les résultats pour les travailleurs les plus marginalisés», affirme Mme Swonk.

La Fed a «regardé dans le miroir et s’est rendu compte de (ses) erreurs passées; les hausses de taux préventives laissaient un froid résiduel dans l’économie. L’inflation qu’ils anticipaient ne s’est jamais produite», observe-t-elle.

Les responsables de la Fed regarderont, jeudi, la publication d’un indicateur important: la croissance du PIB des Etats-Unis pour le premier trimestre 2021. Les analystes prévoient une expansion de 6,5% en rythme annualisé. Au quatrième trimestre 2020, le Produit intérieur brut avait augmenté de 4%. Mais sur l’ensemble de l’année, le PIB avait reculé de 3,5%, la contraction la plus forte depuis 1946.

La réunion n’a pas non plus donné lieu à de nouvelles prévisions économiques. Celles-ci sont attendues lors de la prochaine tenue du Comité monétaire les 15 et 16 juin.

Une inflation supérieure à 2% en 2021 ne déclenchera pas une hausse des taux
L’inflation devrait dépasser les 2% aux Etats-Unis en 2021 sur un an, mais cela ne suffira pas à la Banque centrale américaine (Fed) pour relever ses taux, a déclaré son président Jerome Powell mercredi lors d’une conférence de presse.
«Une hausse provisoire au-delà de 2% cette année ne répond pas aux critères» définis pour envisager de relever les taux d’intérêt, a martelé Jerome Powell, ajoutant que les Etats-Unis sont «encore loin du plein emploi». Ces critères pour un resserrement de la politique monétaire sont que l’inflation se stabilise durablement autour de 2% et que le marché de l’emploi retourne à son niveau maximal, a-t-il rappelé.

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