USA: l’inflation plombe le moral des consommateurs, au plus bas en juin

AWP

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L’indice de l’Université du Michigan perd 14,4% par rapport à mai, s’établissant à 50 points, contre 50,2 pour l’estimation préliminaire de juin et les prévisions des analystes.

La confiance des consommateurs américains a chuté plus que prévu en juin, atteignant un nouveau plus bas jamais enregistré, déprimée par l’inflation qui érode le pouvoir d’achat, selon l’estimation finale de l’enquête de l’Université du Michigan publiée vendredi.

L’indice a ainsi perdu 14,4% par rapport à mai, s’établissant à 50 points, contre 50,2 pour l’estimation préliminaire de juin et les prévisions des analystes. Quasiment un consommateur sur deux (47%) blâme l’inflation qui rogne son niveau de vie.

Presque 80% des consommateurs s’attendent «à des temps difficiles» pour les conditions d’affaires au cours de l’année.

«Les consommateurs, quels que soient leur revenu, leur âge, leur éducation, leur origine géographique, leur affiliation politique, ce qu’ils détiennent comme actions ou s’ils sont propriétaires, ont tous enregistré de fortes baisses», soulignait la directrice de l’enquête Joanne Hsu.

«Les consommateurs ont également exprimé le plus haut niveau d’incertitude depuis 1991 concernant l’inflation à long terme», notait l’économiste.

L’inflation est à un niveau record aux Etats-Unis, à 8,6% en rythme annuel, au plus haut depuis 40 ans, selon l’indice des prix à la consommation (CPI).

«On s’attend à ce que les risques à la hausse pour l’inflation, en particulier à cause du bond des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, continuent d’influencer les anticipations de hausse des prix à long terme», a commenté Mahir Rasheed, économiste pour Oxfordeconomics.

Lorsque les ménages anticipent une poursuite de la hausse des prix, ils consomment encore moins, ce qui risque d’aggraver une récession, alors que la consommation est la locomotive de l’économie américaine, représentant près des trois quarts du PIB.

«Une nouvelle hausse des attentes» des consommateurs concernant l’inflation «pourrait déclencher une campagne de relèvement des taux encore plus agressive de la part de la banque centrale américaine (Fed), ce qui freinerait la croissance et pèserait sur le moral des ménages», a ajouté l’économiste.

La Fed a relevé les taux directeurs par trois fois ces derniers mois pour les faire passer de 0% à une fourchette de 1,50% à 1,75%. Son président Jerome Powell a encore dit au Congrès jeudi que la lutte contre l’inflation, en relevant le coût de l’argent, était «inconditionnelle» et admis qu’en retour, il y avait une «possibilité» de récession.

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