Le fabricant de cellules photovoltaïques Meyer Burger a obtenu un financement relais à 39,48 millions de francs destiné à stabiliser l’entreprise en grandes difficultés. Pour bénéficier de cette somme, le groupe oberlandais devra cependant convaincre un important client de lui accorder à nouveau sa confiance.
Cette facilité de financement arrivera à échéance au plus tard le 17 janvier prochain, précise un communiqué publié vendredi. Une première tranche de 19,7 millions de francs doit être utilisée dans les plus brefs délais. Les bailleurs de fonds sont des véhicules d’investissement du gestionnaire d’actifs américain Highbridge Capital Management. Il s’agit de créanciers existants.
Meyer Burger disposerait ainsi de suffisamment de liquidités pour achever la montée en puissance des lignes de production jusqu’à une pleine capacité annuelle de 1,4 gigawatt, mais aussi pour se doter d’un modèle commercial «entièrement financé», affirme le président et directeur général Franz Richter, cité dans le communiqué.
Interrogé par AWP, il a estimé que les «chances» de survie de l’entreprise «dépassent clairement les 50%». Il voit ce financement relais comme «une preuve de confiance». «L’objectif principal est d’abord la stabilité», a-t-il assuré.
Le groupe basé à Gwatt, près de Thoune, négocie parallèlement avec son client Desri, qui - face aux difficultés de son fournisseur - avait résilié un contrat-cadre sans préavis le 15 novembre dernier. Meyer Burger espère signer un nouvel accord d’ici la fin du mois. Le financement susmentionné est conditionné à la réussite de ces pourparlers.
Le cabinet américain Alvarez & Marsal a par ailleurs été retenu comme conseiller pour la restructuration de Meyer Burger.
«La lutte pour la survie de Moyer Burger passe à la vitesse supérieure», a résumé la Banque cantonale de Zurich (ZKB) dans un commentaire. Le retour de Desri comme client serait un grand pas en avant, mais l’analyste Bernd Laux craint que les conditions d’un nouveau contrat d’achat soient moins avantageuses que celles du document initial, récemment résilié. Il considère que le titre n’est pas encore «investissable», le risque d’insolvabilité n’étant pas écarté.
A la Bourse, l’action Meyer Buger s’est envolée de 169% à 1,45 franc, dans un SPI en léger repli de 0,05%.