Les prix du cuivre et de l’aluminium ont reculé cette semaine sur la Bourse des métaux de Londres (LME), le manque de vigueur de l’économie chinoise et la perspective de taux directeurs plus élevés à travers le monde ternissant les perspectives de demande.

«Les commentaires agressifs de plusieurs banquiers centraux, dont Jerome Powell de la Fed, ont pesé sur le marché», explique Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Mercredi, les banquiers centraux des plus grandes banques centrales (Réserve fédérale américaine, Banque centrale européenne, Banque d’Angleterre et Banque du Japon) étaient réunis pour une conférence au Portugal.

A l’exception du patron de la Banque du Japon, ils ont tous assuré avoir encore du travail pour limiter l’inflation, avec de nouvelles hausses de taux à attendre, quitte à ralentir l’économie.

Par ailleurs, en Chine, l’activité manufacturière a connu en juin un repli pour le troisième mois consécutif, signal négatif venu du premier consommateur mondial de métaux de base.

«L’attention du marché va être encore plus focalisée sur de potentielles mesures de soutien à l’économie venues de Pékin», commente Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

«Par exemple, des mesures pour encourager les achats de voitures électriques et la mise en place des infrastructures nécessaires pour de tels véhicules ont récemment été annoncées, ce qui devrait doper la demande de cuivre», prisé pour sa conductivité, ajoute-t-elle.

Sur le LME, la tonne de cuivre s’échangeait vers 15H05 GMT (17H05 à Paris) pour 8277 dollars, après avoir reculé jeudi à 8141 dollars, un plus bas depuis près d’un mois, contre 8390,50 dollars en fin de la semaine précédente.

La tonne d’aluminium coûtait 2156,50 dollars après avoir atteint plus tôt vendredi un nouveau plus bas depuis septembre à 2134 dollars, contre 2174,50 dollars sept jours plus tôt.

Le cours de l’or a lui aussi souffert de la perspective d’une politique monétaire plus stricte aux Etats-Unis pour atteindre un plus bas depuis mars jeudi à 1893,14 dollars.

«L’attrait des lingots, sans rendement, s’est évaporé ces derniers mois car les marchés se préparent à des taux plus hauts plus longtemps» et préfèrent donc les bons gouvernementaux comme valeur refuge anti-récession, note pour l’AFP Han Tan, analyste chez Exinity.

«Tant que la Fed laisse ses taux directeurs au-dessus de 5% et n’ouvre pas la possibilité d’une baisse, il va falloir attendre pour que les prix de l’or remontent», prévient-il.

Focalisé sur la politique monétaire américaine, l’or est un peu remonté vendredi avec le ralentissement de l’inflation en mai aux Etats-Unis, à 3,8% sur un an selon l’indice des prix à la consommation PCE privilégié par la Fed.

«Il n’y a pas grand chose qui pourrait empêcher la Fed de remonter ses taux fin juillet mais, si la croissance de la consommation et l’inflation continuent de perdre de leur élan, cela pourrait être la dernière hausse», prévient Andrew Hunter, analyste chez Capital Economics.

L’once d’or coûtait 1915,94 dollars, contre 1923,26 dollars sept jours plus tôt.

Les prix du cacao se sont envolés sur la semaine, culminant mercredi à un sommet depuis huit ans alors que l’offre venue de Côté d’Ivoire, premier producteur mondial, est faible.

«Une météo sèche et chaude en Côte d’Ivoire affecte la récolte», résume Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

Et le phénomène climatique El Nino pourrait encore nuire aux productions, faisant craindre de nouvelles perturbations aux investisseurs.

Résultat, les prix sont montés à 3349 dollars la tonne mercredi à New York et à 2498 livres la tonne vendredi à Londres.

Des cours si élevés n’avaient plus été observés depuis 2016 et approchent même des niveaux records de 2011, durant la crise sanglante qui avait secoué la Côte d’Ivoire après la présidentielle de 2010.

Vendredi en fin de séance européenne, à Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars 2023 valait 2496 livres sterling, contre 2377 livres sterling vendredi dernier en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison en juillet valait dans le même temps 3340 dollars, contre 3203 dollars vendredi dernier.