Le peso mexicain au plus bas depuis 2 ans sur fond de tensions politiques

AWP/AFP

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La troisième devise la plus échangée du continent américain est tombée à 20,3560 pesos pour un dollar, une première depuis fin septembre 2022.

Le peso mexicain s’est replié mardi à son plus bas niveau depuis plus de deux ans, affecté par le spectre d’une crise politique majeure au Mexique qui pourrait fragiliser la présidente Claudia Sheinbaum.

La troisième devise la plus échangée du continent américain est tombée à 20,3560 pesos pour un dollar, une première depuis fin septembre 2022.

Ces dernières semaines le peso avait reculé sous les assauts de cambistes penchant pour une victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine.

Ils y associaient des mesures protectionnistes susceptibles de pénaliser les exportations mexicaines vers les Etats-Unis.

Mais à quelques heures du verdict, le vent a tourné.

Selon les simulations du site spécialisé dans l’agrégation des sondages FiveThirtyEight, la candidate démocrate Kamala Harris avait un très léger avantage sur son rival Donald Trump.

Sur les sites de paris, l’ancien chef de l’Etat disposait encore d’une avance marquée, mais l’écart s’était réduit ces dernières heures.

Pour Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex, «le peso aurait dû bénéficier d’une révision des anticipations d’une victoire de Trump» et s’apprécier.

Mais la monnaie mexicaine n’a pas profité de ce revirement, du fait de développements internes, a expliqué l’analyste.

A l’issue d’un débat, mardi, huit des onze membres de la Cour suprême devaient censurer une réforme constitutionnelle approuvée et promulguée en septembre, qui prévoit que tous les magistrats du pays soient désignés par un vote populaire.

«Huit membres de la Cour ne peuvent pas se placer au-dessus du peuple mexicain», a estimé la présidente Claudia Sheinbaum.

La réforme est censée renforcer l’indépendance du corps judiciaire, mais beaucoup y voient un risque de politisation des magistrats.

Les cambistes vivaient mal l’incertitude autour de ce dossier, la présidente n’ayant pas indiqué si elle entendait se conformer ou non à la décision de la Cour suprême.

Ailleurs sur le marché des changes, le dollar australien bondissait face à son cousin américain, porté par la décision de la banque centrale australienne (RBA) de maintenir son taux directeur inchangé, à 4,35%.

Les membres de la RBA ont notamment évoqué, sans le nommer, un risque de retour de l’inflation en cas d’une victoire électorale de Donald Trump, avec de nouveaux droits de douane qui ralentiraient les échanges.

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