Le dollar est en demi-teinte vendredi après un fort repli des créations d’emplois aux États-Unis, plus critique que prévu, tandis que la livre rattrape ses pertes au lendemain d’une mini-panique engendrée sur les marchés par le nouveau budget britannique.
Vers 14h40, la devise américaine grappille 0,08% à l’euro, à 1,0874 dollar, et perd 0,50% contre la livre, à 1,2964 dollar.
Sous l’effet cumulé de grèves et de deux ouragans, 12’000 emplois seulement ont été créés en octobre aux États-Unis, d’après un rapport dévoilé vendredi, quand les analystes en prévoyaient 110’000, selon le consensus de Market Watch.
En comparaison en septembre, le département du Travail américain avait comptabilisé 223’000 nouveaux emplois, d’après des chiffres révisés.
«Cette création d’emplois inférieure aux attentes pourrait inciter la Réserve fédérale (Fed) à entériner la baisse largement attendue de 0,25 point» de pourcentage de ses taux à l’issue de sa prochaine réunion des 6 et 7 novembre, estime Mahmoud Alkudsi, analyste chez ADSS.
Le taux de chômage en octobre aux États-Unis est cependant demeuré stable par rapport au mois précédent, à 4,1%.
De son côté, la livre se relève de sa chute brutale de la veille, prenant également 0,58% à l’euro, à 83,88 pence.
Jeudi, la devise britannique a souffert «du fait que les investisseurs se détournent des actifs britanniques», explique à l’AFP Ricardo Evangelista, d’ActivTrades, échaudés par les lourdes dépenses - dont 100 milliards de livres d’emprunts - et par les hausses d’impôts annoncées mercredi lors de la présentation du budget.
Un rapport de l’organisme public de prévision budgétaire, l’OBR, indique notamment «que les nouvelles mesures budgétaires pourraient entraîner une stagnation prolongée de la croissance britannique», relève l’analyste.
Mais, «une fois le calme revenu sur les marchés», ceux-ci devraient progressivement intégrer un rythme de baisse des taux plus lent de la part de la Banque d’Angleterre (BoE), estime Kit Juckes, de la Société Générale, car ce nouveau budget est également susceptible de renforcer l’inflation.
La BoE rendra sa décision de politique monétaire jeudi prochain, tout comme la Fed.
La nervosité des marchés financiers a également fait grimper le coût de l’emprunt britannique. Vendredi, le rendement des obligations d’État britanniques à 10 ans redescend doucement, après avoir atteint la veille un plus haut depuis novembre 2023, à 4,53%.