La BCE ne visera pas délibérément une inflation supérieure à 2%

AWP

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L’objectif d’un taux d’inflation de 2% à moyen terme implique que «nous ne visons pas des taux inférieurs ou supérieurs», a déclaré le président de la «Buba» Jens Weidmann.

Le président de la Banque fédérale d’Allemagne, Jens Weidmann, a déclaré vendredi que, dans le cadre de sa nouvelle stratégie, la Banque centrale européenne ne visera pas délibérément une inflation plus forte pour compenser une période d’atonie des prix.

L’objectif d’un taux d’inflation de 2% à moyen terme, présenté jeudi par la BCE dans le cadre de sa nouvelle stratégie, implique que «nous ne visons pas des taux inférieurs ou supérieurs», a déclaré le patron de la «Buba» dans un communiqué.

Ce nouveau cap d’inflation, remplaçant le mantra «proche mais inférieur à 2%» qui a prévalu durant 18 ans, offre davantage de flexibilité et fait disparaître l’idée implicite d’un plafond au-delà duquel la banque durcit sa politique monétaire pour agir sur les prix.

D’autant que la BCE se dit prête à tolérer des dépassements temporaires par rapport à la cible.

Mais ces dépassements ne seront pas délibérés, a souligné le responsable allemand, partisan d’une stricte orthodoxie monétaire.

Dans les débats sur l’adoption de la nouvelle stratégie, adoptée à l’unanimité des 25 membres du conseil des gouverneurs de la BCE, la Bundesbank avait fait écarter l’idée, plus radicale, d’un calcul d’inflation moyenne, à l’instar de ce qu’a mis en place la Banque fédérale américaine depuis l’été dernier.

Tolérer une inflation passagère à plus de 2% permet de répondre au «nouveau défi» posé par le niveau plancher des taux d’intérêt, a ajouté M. Weidmann.

Si les taux ne peuvent plus descendre, la BCE devra utiliser d’autres outils et poursuivre ses soutiens via des mesures exceptionnelles comme les rachats de dette, susceptibles de faire augmenter les prix, vus d’un mauvais oeil par la Bundesbank.

La BCE doit encore analyser la notion de dépassement «temporaire» de l’objectif d’inflation, a estimé vendredi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

«Nous n’avons pas évoqué de durée, de chiffres», a-t-il déclaré sur Boursorama, alors qu’»en politique monétaire il faut combiner les caps (d’inflation) et le jugement» dépendant de la situation.

Lors de sa réunion de juin, la BCE avait «largement considéré» que l’inflation attendue à seulement 1,4 % en 2023 était «sujette à des risques à la hausse», selon le compte-rendu de cette réunion du conseil des gouverneurs publié vendredi.

La hausse des prix en zone euro a atteint 1,9% en glissement annuel en juin, après 2% en mai, sur fond de reprise des économies et de flambée des prix d’énergie.

Jugeant cette évolution temporaire, la Banque centrale européenne devrait à nouveau confirmer sa politique monétaire accommodante lors de sa prochaine réunion le 22 juillet.

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