Christine Lagarde favorable à une réforme du pacte de stabilité

AWP

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Trop souvent, «les politiques budgétaires nationales ont limité la possibilité» de stimuler l’économie et la banque centrale s’est alors retrouvée «le seul joueur en ville», estime la cheffe de la BCE.

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a plaidé lundi pour donner plus de «flexibilité» au pacte de stabilité européen une fois que sa suspension pour cause de pandémie aura été levée.

«L’Europe a besoin d’un cadre modernisé avec des règles budgétaires transparentes, flexibles et crédibles qui permettront des politiques budgétaires contracycliques et durables», a déclaré la Française lors d’une audition trimestrielle virtuelle devant le Parlement européen.

Trop souvent, «les politiques budgétaires nationales ont limité la possibilité» de stimuler l’économie et la banque centrale s’est alors retrouvée «le seul joueur en ville», a-t-elle expliqué.

«Idéalement, la réforme du pacte de stabilité et de croissance devrait être en place lorsque la clause d’exemption (du pacte) sera désactivée» après la pandémie, a-t-elle conclu.

Le Pacte est suspendu jusqu’en 2023 en l’état.

La Commission s’est dite favorable à une réforme de ce mécanisme de limitation des déficits publics nationaux (3% du PIB par an) et de la dette publique (60% du PIB).

Une des pistes à l’étude dans le cadre de cette réforme serait de relever les plafonds de déficit et de dette, aujourd’hui dépassés dans de nombreux pays européens du fait des coûts de la pandémie.

Cette idée est soutenue par la France mais vue d’un mauvais oeil à Berlin, notamment par le parti conservateur d’Angela Merkel.

«Nous voulons après la pandémie réintroduire rapidement les règles budgétaires du pacte de stabilité et les faire évoluer, mais sans les assouplir», prévient ainsi la CDU dans son programme électoral publié lundi.

Au vu des sondages, la CDU a de bonnes chances de continuer à occuper la chancellerie allemande à l’issue des élections législatives de fin septembre.

Paris, pour sa part, ne veut pas «refaire l’erreur que nous avons faite en gérant mal l’après-crise (de l’euro) en 2011, 2012, 2013, en durcissant les règles budgétaires d’avant-crise», a insisté en avril le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune.

A la même époque, le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni, avait plaidé pour une réforme profonde du dit pacte afin de promouvoir l’investissement et la croissance, une fois passé le choc de la pandémie.

Une réforme du PSC devra en tout état de cause «tenir compte des dispositions du Traité européen», a prévenu Mme Lagarde.

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