L’euro se stabilisait lundi face au dollar en fin de journée, au début d’une semaine qui s’annonce marquée à la fois par les négociations commerciales sino-américaines et celles concernant le Brexit.

Vers 19H00 GMT (21H00 à Paris), l’euro lâchait 0,05% face au billet vert, à 1,0974 dollar.

Les investisseurs restent sur leurs gardes avant le début de discussions qui doivent se tenir à partir de jeudi à Washington entre représentants chinois et américains.

Comme lors des précédentes sessions de tractations, le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, et le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, mèneront les pourparlers avec une délégation chinoise dirigée par le vice-Premier ministre, Liu He.

«Il semble toujours y avoir un décalage entre les deux parties sur ce qu’elles espèrent obtenir», soulignent les experts de Tempus.

Selon des informations de presse, les autorités chinoises ont considérablement réduit le champ des contentieux qu’elles sont disposées à aborder cette semaine. La Maison Blanche affirme de son côté que tous les sujets seront sur la table, y compris celui des subventions massives des entreprises d’Etat chinoises que Pékin ne souhaiterait plus voir figurer au menu des discussions.

«Compte tenu des derniers développements, nous allons rester concentrés sur toute déclaration susceptible d’influencer le marché des changes», souligne Brendan McKenna de Wells Fargo.

Les investisseurs scruteront aussi selon lui le compte rendu, qui sera diffusé mercredi, de la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale, à la recherche de «toute indication supplémentaire sur la trajectoire potentielle des taux d’intérêt aux États-Unis».

La livre sterling, de son côté, perdait 0,29% face à la devise américaine, à 1,2295 dollar, et 0,19% face à l’euro, à 89,25 pence pour un euro.

Les discussions entre Européens et Britanniques sur le Brexit ont repris lundi à Bruxelles, Londres tentant d’apporter des clarifications sur les points «problématiques» de son plan de sortie de l’UE.

L’UE attendait des «propositions plus détaillées», selon la porte-parole de la Commission Mina Andreeva. «Nous avons besoin d’une solution et pas d’arrangements qui peuvent être révoqués ou qui sont laissés à une négociation ultérieure», a-t-elle rappelé.

Les propositions présentées la semaine dernière par le Premier ministre britannique Boris Johnson pour remplacer l’accord conclu par Theresa May ont été rejetées par les Européens. Ils ont donné aux Britanniques une semaine, jusqu’à vendredi, pour les modifier afin d’éviter un «no deal» le 31 octobre.

Un «no deal» est redouté par les milieux économiques et la livre a tendance à se déprécier dès que la probabilité d’une telle hypothèse s’accroit.

L’euro pour sa part se maintient à flot «malgré des données décevantes en provenance d’Allemagne», qui a connu un nouveau recul des commandes passées à l’industrie (-0,6% sur un mois, -6,7% sur un an), remarque M. McKenna.

«De nouvelles données attestant d’un ralentissement de l’activité économique en Allemagne pourraient signaler que l’économie y est tombée en récession, ce qui pourrait peser sur l’euro», estime-t-il.