Le Royaume-Uni a vu son PIB progresser de 0,1% au quatrième trimestre 2022, alors que l’Office national des statistiques avait initialement fait état d’une croissance nulle pour cette période.
L’économie britannique a évité la récession fin 2022 avec une marge un peu plus confortable que ce qui avait été initialement estimé, selon des données publiées vendredi, mais les pressions demeurent avec une inflation qui s’accroche à plus de 10%.
Le Royaume-Uni a vu son Produit intérieur brut (PIB) progresser de 0,1% au quatrième trimestre 2022, un chiffre révisé en légère hausse vendredi par l’Office national des statistiques (ONS), qui avait initialement fait état d’une croissance nulle pour cette période.
Au troisième trimestre, le PIB avait reculé de 0,1%, un chiffre là aussi révisé en légère hausse (-0,2% précédemment).
Ces nouvelles données confirment que le Royaume-Uni a évité fin 2022 de tomber en récession technique, dont la définition généralement admise est de deux trimestres consécutifs de contraction.
«L’économie a un peu mieux fonctionné dans la dernière moitié de l’année dernière que ce qui était précédemment estimé», tirée en particulier par une meilleure performance des secteurs «des télécommunications, de la construction et de l’industrie manufacturière», a indiqué sur Twitter Darren Morgan, directeur des statistiques économiques de l’ONS.
«Les ménages ont davantage épargné au dernier trimestre, leurs finances étant aidées par le programme gouvernemental d’aide aux factures énergétiques», a-t-il ajouté.
Le Royaume-Uni a aussi connu une croissance de 0,3% en janvier, plus que prévu, selon des données de l’ONS publiées début mars.
«Il y a peu de différence significative entre une économie qui stagne et une autre qui croît légèrement», tempère Martin Beck, économiste de EY Item Club.
Mais la révision du PIB de vendredi est tout de même «la dernière d’une série de surprises positives qui suggèrent que l’économie a fait preuve d’un degré de résilience bienvenu» malgré les pressions.
Vendredi dernier, plusieurs indicateurs avaient ainsi fait état de ventes au détail meilleures que prévu et de croissance de l’activité depuis le début de l’année, sur fond de léger regain d’optimisme.
L’économie britannique est cependant toujours sous pression et les craintes de récession ne sont pas dissipées pour cette année, dans un pays confronté à une sévère crise du coût de la vie, avec une inflation à plus de 10% depuis des mois - et qui a rebondi à 10,4% sur un an en février.
Les hausses de taux d’intérêt de la Banque d’Angleterre pour contrer l’inflation vont encore peser davantage sur l’activité, estime Ruth Gregory, analyste chez Capital Economics. «Nous pensons toujours que l’économie basculera en récession cette année», selon elle.
Le PIB était au quatrième trimestre 0,6% en dessous de ce qu’il était avant l’arrivée du Covid, selon l’ONS, alors que l’économie britannique est la seule du G7 à n’avoir pas encore retrouvé son niveau prépandémie.
De son côté l’OBR, organisme de prévision budgétaire public, a estimé en mars que le pays échapperait à nouveau - de justesse - à la récession technique cette année.
Selon cet organisme, l’économie britannique devrait se contracter au total de 0,2% sur l’année à cause d’un trou d’air prévu pour le seul premier trimestre, avant de rebondir sur le reste de l’année mais aussi dans les années qui viennent.
Face aux hausses de prix, les autorités britanniques ont annoncé vendredi une hausse record du salaire minimum (+9,7%).
Par ailleurs, la crise du pouvoir d’achat, les perspectives économiques moroses et la hausse des taux d’intérêts continuent de peser sur le marché immobilier britannique.
Les prix, qui avaient flambé avec la pandémie, ont amorcé un recul en début d’année et ils ont baissé plus vite qu’attendu en mars (-3,1% sur un an), plus forte baisse annuelle depuis juillet 2009, selon un indice publié vendredi par la société de promotion immobilière et crédit Nationwide.