Le marché de la dette britannique a oublié la crise du «mini-budget» (BoE)

AWP

1 minute de lecture

Le rendement de la dette à 10 ans a retrouvé son niveau de fin septembre, à un peu moins de 3,5%, même si ce niveau reste historiquement élevé.

Le marché de la dette britannique, dont les taux à long terme s’étaient envolés fin septembre après l’annonce par le gouvernement d’un «mini-budget» qui avait affolé le marché et obligé la Banque d’Angleterre (BoE) à intervenir, a retrouvé son niveau d’avant la crise.

«Après les événements de fin septembre et début octobre, il y avait une prime de risque» qui rendait plus coûteux l’emprunt britannique à long terme, a commenté lundi le gouverneur de la banque centrale, Andrew Bailey, lors d’une audition devant le Parlement.

«Mon avis est que ce phénomène a disparu, nous sommes de retour là où nous étions avant», a-t-il ajouté.

Le rendement de la dette à 10 ans, référence du marché, a en effet retrouvé son niveau de fin septembre, à un peu moins de 3,5%, même si ce niveau reste historiquement élevé.

Le gouvernement de la première ministre d’alors Liz Truss avait annoncé des mesures budgétaires ultra-coûteuses mais non chiffrées, provoquant l’émoi du marché, avec des taux d’emprunts qui étaient monté jusqu’à 4,63%, tandis que la dette à 30 ans, moins liquide, avait flambé à 5,14% fin septembre.

La BoE était alors intervenue en achetant des titres à long terme fin septembre et début octobre, pour un montant final de 19,3 milliards de livres (23,55 milliards de dollars au taux de change actuel).

Dans un courrier de M. Bailey adressé au ministre des Finances Jeremy Hunt, le gouverneur précise que le profit réalisé sur cette vente par la BoE serait inclus dans une transaction trimestrielle entre la Chancellerie et la banque centrale.

Si la BoE a réalisé un profit sur cette transaction, elle vend actuellement à perte les obligations acquises dans le cadre de son programme de rachats d’actifs, qui avait atteint jusqu’à 895 milliards de livres pendant la pandémie de COVID-19.

La Banque d’Angleterre vend ses titres dans le cadre de sa lutte contre l’inflation, qui dépasse 10% au Royaume-Uni. Cette bataille la pousse aussi à remonter ses taux depuis fin 2021.

Le chef économiste de la Banque d’Angleterre Huw Pill avait reconnu mardi que l’inflation «avait le potentiel pour se montrer plus persistante», alors que l’institut monétaire tablait jusque là sur un déclin rapide qui débuterait au deuxième semestre.

A lire aussi...