Jerome Powell confirmé à la tête de la banque centrale américaine

AWP

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Le Sénat a validé le choix de Joe Biden au moment où l’institution lutte contre l’inflation avec l’objectif de ne pas peser sur la croissance économique.

Le président de la banque centrale américaine Jerome Powell a entamé jeudi un second mandat: le Sénat a validé le choix de Joe Biden au moment où l’institution lutte contre l’inflation avec l’objectif de ne pas peser sur la croissance économique.

L’assemblée plénière du Sénat s’est prononcée, comme attendu, en faveur de «Jay» Powell, par 80 voix contre 19.

Cet ancien juriste et banquier de 69 ans, à la tête de la Réserve fédérale (Fed) pour quatre nouvelles années, va devoir faire ralentir l’inflation, dont l’institution n’avait anticipé ni la vigueur, ni la persistance. Mais il lui faudra jouer serré, pour ne pas ralentir l’économie ni trop peser sur l’emploi.

«La Réserve fédérale joue un rôle primordial dans la lutte contre l’inflation», a commenté Joe Biden dans un communiqué.

Le sénateur républicain Richard Shelby a d’ailleurs expliqué avoir voté contre la reconduction de Jerome Powell car «les familles américaines font face à une inflation galopante et à des prix historiquement élevés». Pour lui, M. «Powell et le reste de la Fed ont laissé tomber le peuple américain».

Le démocrate Bob Menendez a également voté en défaveur d’un second mandat, mais pour d’autres raisons : «sous la direction du président Powell, la Réserve fédérale continue de rater des occasions cruciales de nommer des Latinos aux plus hauts niveaux de sa direction».

Gouverneur de la Fed depuis 2012, Jerome Powell avait été nommé à la tête de l’institution en 2018 par Donald Trump, dont il s’était toutefois, ensuite, attiré les foudres.

Il succédait à Janet Yellen, devenue, depuis, la secrétaire au Trésor de Joe Biden.

Ce républicain, considéré comme consensuel, avait assuré lors de sa nomination en novembre que la Fed agirait pour que l’inflation ne «s’enracine pas». Mais la courbe des prix a, depuis, continué de grimper.

Une autre priorité sera de lutter «contre l’évolution des risques liés au changement climatique». L’aile gauche des démocrates avait appelé Joe Biden à choisir quelqu’un d’autre, jugeant trop faible son action en matière de prise en compte du changement climatique.

Cinq nominations

Depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier 2021, le président a pu remanier le comité monétaire de la Fed, avec cinq postes qui étaient à pourvoir.

Lael Brainard, qui en était la seule gouverneure démocrate, est devenue vice-présidente après sa confirmation le 26 avril (52 voix contre 43).

Il a aussi voulu diversifier la puissante institution, en y faisant entrer deux économistes noirs aux postes de gouverneurs.

Lisa Cook est ainsi devenue la première femme noire à occuper cette fonction, malgré l’opposition des républicains. L’égalité de voix au Sénat entre les deux camps avait néanmoins nécessité le vote de la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, pour aboutir à une courte majorité (51-50).

La nomination de Philip Jefferson a été confirmée mercredi (91-7).

«Ces membres hautement qualifiés du conseil d’administration apporteront les compétences et les connaissances nécessaires en cette période critique pour notre économie et nos familles à travers le pays», a salué Joe Biden.

Le Sénat doit désormais se prononcer sur la nomination de Michael Barr au poste de vice-président à la régulation bancaire, après que Sarah Bloom Raskin, initialement choisie, avait renoncé, faute de soutien suffisant. Il doit être entendu le 19 mai par la commission bancaire du Sénat.

La Fed a, depuis mars, relevé à deux reprises ses taux directeurs, pour lutter contre une inflation au plus haut depuis 40 ans, et a averti que plusieurs autres hausses étaient à prévoir d’ici la fin de l’année.

La nomination du président de la banque centrale est, en matière d’économie, une des décisions les plus importantes du mandat du président des États-Unis.

La Réserve fédérale, plus puissante banque centrale du monde, décide de la politique monétaire du pays. Elle surveille et régule le secteur financier. Ses décisions peuvent doper ou ralentir l’activité économique américaine en fixant le coût du crédit, influer sur le dollar et par là sur tous les marchés financiers.

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