BCE/Hausse de taux: Lagarde juge prématuré de spéculer sur 2023

AWP

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La présidente répète que, malgré la poussée d’inflation, un relèvement des taux était «très improbable» pour 2022 afin de ne pas mettre en péril la reprise sur le Vieux continent.

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a jugé lundi prématuré de spéculer sur l’évolution des taux directeurs en 2023, réaffirmant que, jusque-là, ils ne seraient très probablement pas relevés.

«Je ne pense pas que je m’aventurerais jusqu’en 2023», a déclaré la Française lors d’une audition trimestrielle devant le Parlement européen, alors que la BCE est sous pression des marchés pour dévoiler un calendrier de hausse de taux, comme ont commencé à le faire ses homologues américaine et britannique.

Mme Lagarde a répété lors de cette audition que, malgré la poussée d’inflation, ce relèvement était «très improbable» pour 2022 afin de ne pas mettre en péril la reprise sur le Vieux continent

Certes, l’inflation en zone euro, a «surpris à la hausse depuis quelque temps», a-t-elle convenu. Les prix ont augmenté de 4,1% sur un an en septembre, tandis que les données pour octobre sont attendues dans l’après-midi.

Toutefois, les «perspectives d’inflation à moyen terme restent modestes», a répété Mme Lagarde, tablant toujours sur la dissipation des causes de la hausse des prix - envolée des tarifs de l’énergie, déséquilibre entre offre et demande, effet mécanique dû au changement de TVA en Allemagne.

C’est pourquoi la BCE souhaite conserver des conditions de financement favorables pour les ménages et entreprises, faute de quoi elle craint de compromettre la reprise encore fragile.

«A l’heure où le pouvoir d’achat est déjà réduit par la hausse des factures énergétiques et pétrolières, un durcissement injustifié des conditions de financement n’est pas souhaitable et représenterait un vent contraire injustifié pour la reprise», a expliqué Mme Lagarde.

Alors que les syndicats fourbissent leurs armes en vue des négociations salariales à venir, la BCE s’attend à des hausses de salaires «plus élevées en 2022 qu’en 2021», ce qui pourrait nourrir une inflation plus élevée plus longtemps.

Mais pour le moment, la banque reste sur sa prévision d’inflation à 1,5% en 2023, encore loin de sa cible de 2%.

Face à une inflation plus élevée aux Etats-Unis, dernièrement à 6%, la Réserve fédérale américaine a, elle, engagé la diminution graduelle de son programme de rachats d’actifs, mais son président Jerome Powell a pour l’instant écarté une hausse des taux dans les prochains mois.

Avec les Etats-Unis «on ne navigue pas à la même vitesse» en terme d’inflation, a martelé Mme Lagarde.

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