Le Swiss Finance Institute estime que les établissements helvétiques n’ont pas raté le train de la numérisation en Europe.
Les banques suisses ont consenti aux investissements nécessaires dans le numérique afin d’éviter d’être à la traîne par rapport à leurs homologues européennes. Le développement sur territoire helvétique et celui dans les autres pays du continent est synchrone, affirme le Swiss Finance Institute (SFI) jeudi. La pandémie a accentué la tendance à la numérisation.
La plupart des banques bien établies ont reconnu l’importance de la technologie dans leurs activités ou ont repensé leur stratégie afin de mieux prendre en compte les besoins des clients, selon l’étude Digital Pulse Check publiée par l’institut zurichois et dont la dernière édition remonte à 2019.
Le SFI rappelle que des néobanques se sont implantées en Suisse au cours des deux dernières années et proposent des offres et services ciblés. Des jeunes pousses spécialisées dans la technologie financière (fintech) et des grands groupes transsectoriels attendent «dans les coulisses» le moment opportun pour vendre des services bancaires numériques.
Les spécialistes de l’institut zurichois qualifient cependant de problématique la durée de développement des projets, ceux-ci mettant trop de temps avant d’arriver sur le marché. De plus, les gains de productivité et de croissance ne se reflètent pas encore sur les résultats des banques. De nombreux établissements ne possèdent pas d’instruments permettant de mesurer la performance de leurs initiatives numériques, comme cela est fait systématiquement dans les autres secteurs.
Le potentiel d’amélioration ne concerne pas que les activités bancaires pures, mais également les processus. Les solutions technologiques sont bien développées pour la clientèle privée, alors que l’offre reste peu avancée pour les entreprises.
A en croire l’étude, deux tiers des banques souhaitent développer leur modèle économique en recourant à des canaux numériques d’ici 2023. Elles s’en tiennent pour l’instant à des produits financiers purs, car les exemples commerciaux et les compétences à l’interne font encore défaut.
L’étude a été réalisée par le SFI en collaboration avec le cabinet de conseil et d’audit Zeb. En tout, 159 responsables de banques européennes ont répondu, dont 31% d’établissements suisses et du Liechtenstein. Une proportion de 36% des sondés «helvétiques» travaille pour une banque cantonale et 26% pour des banques régionales. Les grandes banques représentent 16% des participants, contre 18% pour les banques privées.