Pas de risque majeur pour les banques suisses

AWP

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En attendant que l’économie mondiale panse ses plaies et reprenne un cours normal, les banques suisses devront serrer les dents, selon la BNS.

La Banque nationale suisse (BNS) est convaincue de la résilience du secteur bancaire helvétique face à la crise du coronavirus. Les établissements devront composer ces prochaines mois avec une hausse des risques voire des pertes qui ne mettront cependant pas en danger leur existence.

En attendant que l’économie mondiale panse ses plaies et reprenne un cours normal, les banques suisses devront serrer les dents, selon la BNS. Ce sera notamment le cas pour UBS et Credit Suisse. Au premier trimestre, les deux géants ont montré des signes de fébrilité, avec une augmentation des provisions pour pertes de crédit et des actifs pondérés au risque.

La BNS prédit une détérioration des résultats dans la gestion de fortune et la banque d’affaires pour ces deux établissements d’importance systémique. UBS et Credit Suisse reposent néanmoins sur des bases solides en termes de capitalisation et sont bien positionnés pour traverser les difficultés sans écueil majeur.

Pas question toutefois de baisser la garde en termes de régulation pour les cinq banques suisses présentant un risque systémique (avec Raiffeisen, Postfinance et la Banque cantonale de Zurich). Le calibrage actuel des prescriptions «too big to fail» demeure nécessaire, affirme l’institut d’émission.

Des provisions à prévoir

Les établissements tournés vers le marché intérieur seront confrontés à des difficultés un peu différentes, mais le constat est le même. Aucun danger majeur ne pointe à l’horizon pour cette catégorie de banques, très dépendantes de la santé des ménages et de l’économie indigène. Des pertes sont toutefois à craindre pour certaines d’entre elles.

A en croire la BNS, la qualité des crédits octroyés aux entreprises va se détériorer, suite aux fermetures et restrictions ordonnées par la Conseil fédéral pour juguler la propagation du Covid-19.

Ceci va conduire les banques à constituer des provisions et à procéder à des corrections de valeur sur ces actifs. L’ampleur de ces mesures est cependant à relativiser, puisque les niveaux de risque évoluaient jusqu’ici à proximité de planchers historiques, constate l’institut d’émission.

L’impact précis pour les banques tournées vers le marché domestique est difficile à estimer pour l’instant, puisque celles-ci s’en tiennent dans leur grande majorité à des publications de chiffres semestrielles.

Le marché immobilier continue d’être une source d’inquiétude pour la BNS, d’autant plus avec l’éclatement de la crise du coronavirus. Le déséquilibre entre les volumes hypothécaires et le segment de l’immobilier résidentiel continue de présenter un risque. Si elle venait à trop durer, la récession attendue ces prochains mois pourrait déclencher une correction des prix, avertit la banque centrale suisse.

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