Allemagne: le moral des entrepreneurs retombe en avril

AWP

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«Les entreprises sont moins satisfaites de leur situation actuelle. La goutte d’optimisme du mois de mars s’est évaporée», a commenté Clément Fuest, directeur de l’IFO.

Le moral des entrepreneurs allemands est retombé en avril, malgré une légère reprise en mars qui était venu clore un cycle de six mois consécutifs de baisse, selon le baromètre Ifo publié mercredi.

Ressortant à 99,2 points, contre 99,7 points en mars (chiffre révisé de +0,1 point), cet indicateur qui donne un avant-goût de l’activité économique s’établit bien en dessous des attentes des analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset, qui tablaient sur 99,9 points.

«Les entreprises sont moins satisfaites de leur situation actuelle. La goutte d’optimisme du mois de mars s’est évaporée. L’économie allemande continue de perdre en vigueur», a commenté Clément Fuest, directeur de l’IFO, dans un communiqué.

L’indice évaluant la situation actuelle – une des composantes du baromètre Ifo – a baissé à 103,3 points, contre 103,9 points en février (chiffre révisé de +0,1 points).

Cette statistique, basée sur un sondage effectué auprès d’environ 9.000 entreprises, intervient alors que l’Allemagne a connu une série d’indicateurs mitigés ces derniers mois, liés à un mélange de facteurs temporaires, majoritairement extérieurs et de craintes plus durables.

«Le protectionnisme international et le Brexit continuent de peser sur le climat des affaires. Cependant, avec la bonne tenue de l’économie intérieure, nous ne sommes pas si pessimistes pour 2019», avance Jens-Oliver Niklasch de la banque LBBW.

«La faiblesse de l’IFO est de nouveau imputable au secteur manufacturier et au commerce. La confiance dans le secteur des services est à son plus haut depuis 4 mois (26,3)», corrobore Frederik Ducrozet, stratégiste de Pictet Wealth Management.

Le gouvernement allemand a ainsi divisé par deux sa prévision de croissance pour 2019, tablant sur une hausse du Produit intérieur brut de 0,5%, loin des 1,0% attendus auparavant.

Mais Berlin se montre plus optimiste pour 2020, dans l’optique d’une résolution des conflits commerciaux avec les Etats-Unis, comme d’une clarification autour du Brexit.

En attendant, l’écart se creuse entre une industrie exportatrice vacillante et des services solidement soutenus par la demande intérieure.

«Mais ce n’est pas un phénomène nouveau, en 2015, le secteur industriel a terminé un cycle, tandis que celui des services restait stable», rappelle Carsten Brzeski, analyste pour ING.

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