Broadcom abaisse ses prévisions en raison des sanctions US contre Huawei et des tensions commerciales. Son titre plonge et le valeurs du secteur suivent.
Le secteur des fabricants de semi-conducteurs était chahuté à Wall Street vendredi dans le sillage de la société Broadcom, qui a nettement abaissé ses prévisions de ventes en raison des sanctions américaines contre Huawei et plus généralement des tensions commerciales.
Vers 15H00 GMT, l’action de Broadcom plongeait de 6,59% à la Bourse de New York. Advanced Micro Devices reculait de 3,68%, Nvidia perdait 2,86%, Micron Technology 2,44% et Qualcomm 1,49%.
Broadcom a fait part jeudi soir d’un chiffre d’affaires moins élevé que prévu pour les trois mois se terminant le 5 mai, à 5,52 milliards de dollars. Surtout, l’entreprise a révisé à la baisse ses prévisions de ventes pour l’ensemble de son année fiscale, à 22,5 milliards de dollars. Elle prévoyait jusqu’à présent 24,5 milliards de dollars et les analystes misaient sur 24,4 milliards.
«Il est clair que le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine, qui inclut l’interdiction d’exportations à Huawei, crée de l’incertitude économique et politique et réduit la visibilité pour nos clients fabricants d’équipements d’origine», a justifié le patron de Broadcom, Hock Tan, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.
«En conséquence, la volatilité de la demande a beaucoup augmenté et nos clients sont en train de grandement réduire leurs stocks pour minimiser les risques», a-t-il ajouté.
Huawei a en effet été récemment placé sur liste noire aux Etats-Unis, qui soupçonnent le numéro deux mondial des smartphones d’espionnage potentiel au profit de Pékin, empêchant ainsi les entreprises américaines de faire des affaires avec le groupe chinois.
Or non seulement Huawei a commandé pour environ 900 millions de dollars de produits à Broadcomm en 2018, mais «l’incertitude qui plane sur le secteur» en raison des sanctions contre Huawei et de la possibilité de taxes supplémentaires sur les importations chinoises, a poussé l’ensemble de la chaine d’approvisionnement à réduire ses achats et ses stocks, a souligné M. Tan. L’ensemble de l’industrie «est très, très nerveuse.»
Si les sanctions contre Huawei devaient persister, d’autres groupes finiront par prendre sa place et passer des commandes à Broadcom, a-t-il souligné. Mais «nous ne l’anticipons pas à court terme», a affirmé le responsable.