Volatilité des marchés liée au conflit Russie-Ukraine – Flash boursier Bonhôte

Karine Patron, Julien Staehli, Françoise Mensi et Pierre-François Donzé, Banque Bonhôte & Cie SA

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La haute tension aux frontières de l’Ukraine avec la crainte d’une invasion russe se propageant dans les esprits a rendu les investisseurs plus prudents.

L'essentiel en bref

(valeurs du vendredi précédant la publication)

Les principales bourses ont fini dans le rouge vendredi dernier clôturant une semaine au cours de laquelle les indices ont changé plusieurs fois de direction, au fil des nouvelles. Les valeurs cycliques, les technologiques et les financières ont le plus corrigé tandis que les valeurs défensives traditionnelles de consommation ont mieux résisté.

A court terme, la réaction des marchés financiers est liée au flux de nouvelles concernant le conflit Russie-Ukraine. La perspective d’un sommet entre le président américain Joe Biden et son homologue russe Vladimir Poutine rassure ce lundi et donne un peu d’élan aux indices boursiers. La demande pour les actifs sûrs s’est quelque peu réduite avec l’or au-dessous de USD 1’900 l’once et une légère remontée des rendements obligataires. Le cours du baril se replie aussi.

L’on peut encore s’attendre à une semaine volatile, dominée par les nouvelles provenant de la frontière Russie-Ukraine qui pour l’heure mettent au second plan les thèmes macro-économiques. Dans ce contexte, nous continuons de privilégier les titres de qualité et gardons une sous-pondération en obligations.

Au-delà de la situation géopolitique, le focus dans les marchés va rester ces prochaines semaines sur l’inflation et la prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Fed en mars, avec l’arrivée de la première hausse de taux. Cette perspective fait que les rendements obligataires sont remontés également en Europe. Celui des emprunts à dix ans de la Confédération est désormais à 0.21%. C’est surtout la manière et la rapidité du processus qui préoccupe et impacte l’appétit des investisseurs pour la prise de risque. Le resserrement monétaire de la part de la Fed se fera en fonction de son analyse macro-économique. Certes Bullard, président de la Fed de St Louis, entrevoit 100 points de base de relèvement des taux d’ici juillet, mais il reste le membre le plus `hawkish`. La réduction du bilan, qui a plus que doublé depuis le début de la pandémie, devrait commencer à mi-année. Ce processus commencera par le non-réinvestissement des rentrées de fonds des actifs détenus par la Fed arrivant à échéance dans les deux prochaines années à compter de juin, soit près de USD 1’800 milliards.

Les ventes au détail américaines ont avancé de 3.8% en janvier, bien au-dessus des attentes. Si on exclut les transports, la progression est de 3,3%. Même ajustée de l’inflation la croissance est forte. Les ventes sont déjà 10% au-dessus de leur niveau pré-covid. Cette reprise impressionnante montre que les craintes de ralentissement économique ne sont à ce stade pas fondées.

Hermès International

Le groupe de luxe Hermès a réussi une année exceptionnelle en 2021, dépassant ses résultats financiers d’avant la pandémie de Covid-19 avec un chiffre d’affaires à 9 milliards d’euros et un résultat net de 2,45 milliards d’euros, soit presque un milliard de plus qu’en 2019. La marge opérationnelle a atteint un record, à 39,3%. Les ventes ont augmenté de 11% sur un an au quatrième trimestre 2021, à taux de change constant, une performance plus faible que celle de ses concurrents. Le groupe a confirmé un objectif de progression des ventes ambitieux, malgré les incertitudes monétaires et géopolitiques.

Le ralentissement de la croissance au cours du quatrième trimestre a toutefois inquiété les investisseurs, entrainant une prise de bénéfices. Face aux très bonnes publications dans le secteur du luxe qui ont précédé, comme LVMH et Kering en France ou Richemont en Suisse, la dynamique récente n’as pas été jugée suffisante. Le repli se situe à plus de 22% depuis le début de l’année, après un bond de 75% en bourse en 2021.

Mais ce ralentissement de croissance d’Hermès est plus le reflet de son modèle économique encore largement artisanal, avec des contraintes de capacité, que d’une faiblesse de la demande. C’est la pénurie des produits de maroquinerie les plus recherchés, fabriqués à la main, qui a en fait freiné les ventes. L’impact devrait par conséquent être temporaire car Hermès va renforcer les effectifs et unités de fabrication et table à long terme sur une augmentation des volumes dans cette division de 6% par an.

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