Les marchés boursiers ont terminé en forte baisse vendredi à l’issue du discours de Jerome Powell pendant lequel le président de la Fed a calmé les ardeurs du marché d’un pivot rapide de la politique monétaire. Powell a balayé ces anticipations en promettant de continuer à remonter les taux et de les maintenir durablement à un niveau élevé pour calmer l'inflation.

Le président de la Fed a par ailleurs réaffirmé qu'une autre hausse de taux «inhabituellement importante» pourrait être appropriée lors de la réunion de la Fed du mois prochain et a déclaré que l'effort de réduction de l'inflation «entraînera également une certaine douleur pour les ménages et les entreprises».

Les opérateurs ont donc repoussé à plus tard leur estimation de pivot en anticipent désormais une nouvelle hausse des taux de 75 points de base lors de la prochaine réunion de la Fed. La probabilité a grimpé à 70%, contre 61% il y a une semaine.

Les opérateurs vont désormais surveiller de près les indices ISM et le rapport mensuel sur l’emploi américain publié cette semaine. Des publications meilleures que prévu soulageraient les craintes de ralentissement économique, mais donneraient également davantage de marge à la Fed pour resserrer sa politique monétaire. A l’inverse, des publications inférieures aux attentes alimenteraient les craintes de récession. Dans les deux cas, l’issue semble donc négative pour les actifs risqués. Le scénario le moins négatif serait vraisemblablement des publications dans la lignée des attentes.

Prévision du cours du S&P 500

Sur le plan de l’analyse technique, la forte chute du S&P 500 vendredi a renforcé les perspectives baissières de la semaine dernière. Le S&P 500 a connu sa plus forte chute journalière en près de trois mois (-3,4%) et a terminé à son plus bas niveau depuis fin juillet.

Le S&P 500 pourrait poursuivre son repli jusqu’au moins l’ancienne résistance à 3950 points dépassée courant juillet avant d’éventuellement tenter de reprendre de la hauteur. Néanmoins, selon l’évolution du sentiment des opérateurs, notamment concernant les perspectives économiques, le repli pourrait se prolonger jusqu’au creux de juin à 3’935 points.

Les perspectives redeviendraient positives en cas de dépassement du récent plus haut à 4’300 points, car le marché repasserait notamment au-dessus de sa moyenne mobile à 200 séances.