Soulagement sur les marchés après le rachat de Credit Suisse par UBS

AWP

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Les indices européens ont terminé en nette hausse à Paris (+1,27%), Londres (+0,93%), Milan (+1,59%) et Francfort (+1,12%)

Les mesures d’urgence prises pour apaiser les craintes sur Credit Suisse et la tension sur le système bancaire ont permis aux Bourses de rebondir lundi, un mouvement qui a même inclus certaines banques.

Après une ouverture dans le rouge, les indices européens ont terminé en nette hausse à Paris (+1,27%), Londres (+0,93%), Milan (+1,59%) et Francfort (+1,12%). Le secteur bancaire européen, en forte baisse en début de séance, a finalement progressé (+1,27%). A Zurich, le SMI a gagné 0,28%.

Wall Street progressait également, de 1,15% pour le Dow Jones, de 0,75% pour le S&P500 et de 0,08% pour le Nasdaq, vers 17H00 GMT.

Parmi les plus fortes hausse en Europe, le géant bancaire helvétique UBS a finalement gagné 1,26%, après son rachat dimanche de Crédit Suisse pour un peu plus de trois milliards d’euros. L’action d’UBS avait perdu jusqu’à 15% de sa valeur au cours de la première heure de séance.

L’action de Credit Suisse s’est effondrée de 55,74%, une chute prévisible puisqu’elle ramène le titre de la banque en difficulté à 0,82 franc suisse, un prix proche de celui de son rachat. Il y a cinq ans, l’action s’échangeait autour de 15 euros.

«On est dans une situation de crise de confiance. C’est là qu’une banque centrale joue un rôle majeur» pour s’assurer de la stabilité du système bancaire, notamment via «des apports de liquidités», a expliqué à l’AFP Catherine Hugel, gérante chez Hugau Gestion.

La banque centrale suisse a participé avec le gouvernement helvétique à prendre des garanties pour convaincre UBS de racheter son ancien rival. Dans toute l’Europe, les autorités financières ont multiplié lundi les déclarations pour rassurer les investisseurs quant à la solidité du système bancaire européen.

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a affirmé que les banques en zone euro affichaient des matelas financiers «bien supérieurs aux exigences» et que leur exposition aux titres de dettes annulés de Credit Suisse était «très limitée».

«Beaucoup d’incertitudes» 

Les banques ne sont toutefois pas encore sorties d’affaire alors que les pertes de l’indice bancaire de l’Eurostoxx 600 avaient dépassé 13% la semaine passée. Plusieurs gros établissements ont encore terminé en baisse lundi, comme Barclays (-2,29%), ING (-0,66%), Deutsche Bank (-0,50%) ou Société Générale (-0,83%).

La crise de confiance persiste aussi à l’égard de la banque First Republic aux Etats-Unis, la plus chahutée la semaine dernière. Elle plongeait de 33,39% en séance à Wall Street et de près de 88% depuis le 1er mars, entraînant les autres banques régionales américaines, comme Western Alliance (-4,98%).

En revanche, les actions des grands établissements bancaires américains progressent.

Il reste «beaucoup d’incertitudes» sur l’évolution de la situation, relève Jack Allen-Reynolds, économiste pour la zone euro chez Capital Economics, qui se demande «jusqu’où cette situation va-t-elle nous mener?»

Depuis dix jours et la faillite éclair de l’établissement américain Sillicon Valley Bank (SVB), les banques centrales ont été obligées de mettre en place de nombreux instruments pour tenter de ramener le calme sur les marchés.

Mardi commence la réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed), qui devra rendre sa décision le lendemain concernant la remontée ou non de ses taux d’intérêt.

L’institution est «déchirée» entre son objectif d’apaiser les marchés, qui pousse à une pause des hausses de taux et «son mandat de stabilité des prix», qui requiert une nouvelle remontée afin de faire ralentir l’inflation, de 6% aux Etats-Unis en février selon l’indice CPI, explique Mme Hugel.

Signaux de détente 

Le regain d’inquiétude en début de séance, qui se lisait dans la poussée de l’or et la chute des rendements obligataires, s’est dissipé aussi sur les marchés.

Après avoir dépassé le seuil symbolique de 2.000 dollars l’once pour la première fois depuis un an, l’or est redescendu à 1.976 dollars l’once (-0,66%).

Sur le marché des emprunts des Etats, les taux se stabilisaient en Europe et montaient aux Etats-Unis.

L’euro prenait 0,50% par rapport au dollar, à 1,0724 pour un dollar, vers 16H50 GMT.

Sur le marché du pétrole, le baril de WTI américain baissait de 1,11% à 66,00 dollars, vers 16H40 GMT, et le baril de Brent de la mer du Nord de 0,81% à 72,38 dollars.

 

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