Marchés européens: les banques sous pression, l’emploi américain au soutien

AWP

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Les indices ne sont pas parvenus à rattraper leurs pertes du début de séance: Paris a reculé de 1,30%, Francfort de 1,31%, Londres de 1,67%. En Suisse, le SMI a lâché 1,68%.

Les fragilités de certains acteurs du secteur bancaire continuaient de peser sur les Bourses mondiales vendredi, même si elles ont pu trouver un peu de réconfort dans le rapport sur l’emploi américain.

La tendance était très volatile à Wall Street, après une nette baisse jeudi: vers 16H55 GMT, le Dow Jones reculait de 0,11%, le S&P 500 0,30% et le Nasdaq de 0,42%.

En Europe, les indices ne sont pas parvenus à rattraper leurs pertes du début de séance: Paris a reculé de 1,30%, Francfort de 1,31%, Londres de 1,67%. En Suisse, le SMI a perdu 1,68%.

«La légère panique qui a frappé le secteur financier est difficile à dissiper, malgré certains signes d’un ralentissement de la croissance des salaires dans le rapport sur l’emploi aux États-Unis», a commenté Susannah Streeter, analyste d’Hargreaves Lansdown.

Les données sur l’emploi ont aussi montré une hausse du taux de chômage, un scénario favorable pour les investisseurs, qui espèrent que ces éléments pourront convaincre la Réserve fédérale américaine (Fed) de ne pas accroître le rythme de son durcissement des politiques monétaires.

Toutefois, «les chiffres du jour ne vont toujours pas dans le sens de la Fed puisque les créations d’emplois sont vigoureuses» remarque John Plassard, spécialiste de l’investissement chez Mirabaud.

Depuis un an, la banque centrale relève ses taux directeurs afin de lutter contre la hausse des prix. Face à une inflation plus tenace depuis le début de l’année, les responsables de la Fed envoient régulièrement des messages laissant présager de nouvelles fortes hausses.

Mais les conséquences de cette politique, notamment un durcissement des conditions financières, pèsent sur l’activité économique et les premiers effets sont visibles sur des acteurs fragiles.

Ainsi, la banque américaine SVB Financial Group, 16e du pays par la taille de ses actifs, a annoncé mercredi une importante augmentation de capital et la vente dans la précipitation d’actifs, ce qui lui a valu une perte estimée à 1,8 milliard de dollars.

SVB cherche ainsi à augmenter ses liquidités pour renforcer son bilan, fragilisé par des retraits de clients très liés au secteur technologique, eux-mêmes en difficulté en raison de la hausse des taux d’intérêt.

Après avoir chuté de 60% jeudi, le titre SVB a été suspendu vendredi et la banque a été fermée par les autorités.

Les craintes ont contaminé tout le secteur: après des fortes baisses des banques américaines jeudi, les banques européennes ont à leur tour souffert: Société Générale a perdu 4,49% à Paris, Deutsche Bank 7,35% à Francfort.

Vendredi, les banques américaines rebondissaient, après un début de séance en berne: City reprenait 1,55%, Bank of America de 1,44%.

Les actifs spéculatifs comme les cryptomonnaies étaient aussi délaissés: le bitcoin restait autour des 20.120 dollars après sa chute de 7% la veille.

A l’inverse, les actifs moins risqués étaient recherchés. L’or a bondi: sur deux jours, il affiche une progression de 2,46% à 1.858,44 dollars l’once.

Les taux obligataires, qui évoluent dans le sens inverse du prix des obligations, chutaient - autre signe d’une ruée des investisseurs vers les actifs refuges. Aux États-Unis, le taux d’intérêt de l’emprunt à 10 ans prolongeait son plongeon, passant à 3,74% contre 3,99% mercredi, le 2 ans de 4,71% par rapport à 5,07% de mercredi.

Du côté des devises et du pétrole

Sur le marché des changes, le dollar recule face aux autres monnaies après le rapport sur l’emploi américain ramenant l’espoir que la Fed ne soit pas trop agressive lors de sa prochaine réunion, les 21 et 22 mars.

La livre prenait 1,22% à 1,2071 dollars vers 16H45 GMT, et l’euro 0,82% à 1,0668 dollar.

Seul le yen restait lesté (-0,89% à 134,94 yens) après le maintien de la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque du Japon (BoJ), à l’issue de la dernière réunion présidée par son gouverneur sortant Haruhiko Kuroda.

Les cours du pétrole remontaient vers 16H40 GMT: le baril de WTI américain valait 76,86 dollars (+1,50%) et le baril de Brent de la mer du Nord (+1,57%) se négociait à 82,87 dollars.

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