Les Bourses apaisées par le reflux de l’inflation US

AWP

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Après deux séances de turbulence, les places européennes ont remonté la pente, rebondissant de 1,86% à Paris, de 1,83% à Francfort et de 1,17% à Londres. A Zurich, le SMI a gagné 0,8%.

Les Bourses rebondissaient mardi, soulagées par la décrue largement anticipée de l’inflation aux États-Unis en février et par l’éloignement d’un risque de contagion dans le secteur bancaire qui avait tourmenté les marchés ces derniers jours.

Après deux séances de turbulence, les places européennes ont remonté la pente, rebondissant de 1,86% à Paris, de 1,83% à Francfort et de 1,17% à Londres. A Zurich, le SMI a gagné 0,8%.

A Wall Street, le Dow Jones prenait 1%, l’indice Nasdaq gagnait 2,14% et l’indice élargi S&P 500, 1,62% à 17H00 GMT.

«Pour l’instant, les marchés semblent continuer à se calmer et les investisseurs européens, en particulier, sont de nouveau plus enclins à acheter (...). Chaque nouvelle positive agit actuellement comme un baume sur l’âme des acteurs du marché», explique Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Les perturbations que connaît le secteur bancaire américain à la suite de la faillite de la banque Silicon Valley Bank (SVB) devraient avoir un impact limité sur les établissements européens, organisés différemment, selon l’agence d’évaluation financière américaine Moody’s.

L’inflation a encore ralenti aux États-Unis en février à 6% sur un an, son plus faible niveau depuis près d’un an et demi. Elle a également décéléré sur un mois, à 0,4%, conformément là aussi aux attentes des analystes.

Mais les économistes s’inquiètent de l’inflation hors prix de l’alimentation et de l’énergie, qui est repartie à la hausse sur un mois, à 0,5% contre 0,4%.

«A l’heure de turbulences sur le marché, la lecture des chiffres de l’inflation complique la tâche de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui doit réaliser un exercice d’équilibriste pour à la fois faire baisser l’inflation et préserver la stabilité du système bancaire», commente Edoardo Campanella, économiste d’UniCredit.

Selon lui, «le stress dans le système bancaire a clairement changé la balance des risques en faveur d’une approche plus prudente» à la prochaine réunion de la Fed dans une semaine.

Les investisseurs qui se demandaient encore la semaine dernière si la Fed allait monter ses taux de 25 ou 50 points de base en raison de la résilience du marché de l’emploi et de l’inflation, envisagent désormais 25 points, voire une pause dans le resserrement monétaire.

De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) devrait relever ses taux jeudi d’un demi-point de pourcentage pour la troisième fois d’affilée, mais les observateurs spéculent sur la suite de son resserrement monétaire face à la persistance de l’inflation et aux remous dans le secteur bancaire.

Les bancaires reprennent des couleurs 

Les établissements financiers, qui ont perdu plus de 450 milliards d’euros de capitalisation boursière en deux jours, selon l’indice mondial MSCI financial, reprenaient des couleurs à l’instar de Deutsche Bank (+4,09%), Commerzbank (+4,18%), BNP Paribas +3,08%, Société Générale +2,26%, Banco BPM +1,33%, Standard Chartered 1,16% et HSBC 1,57%.

Massacrées en Bourse depuis trois séances, les banques régionales américaines commençaient à arrêter l’hémorragie: First Republic Bank montait de plus de 55% et Western Alliance de 42% vers 16H45 GMT.

Meta élague encore 

Meta, maison mère des réseaux sociaux Facebook et Instagram, va supprimer 10.000 postes de plus, après une première vague de 11.000 licenciements début novembre, a annoncé mardi le PDG du groupe, Mark Zuckerberg. L’action Meta montait de plus de 6% vers 16H45 GMT.

Sur les autres marchés 

Après une spectaculaire détente des taux d’intérêt des emprunts des États lundi, le marché de la dette souveraine se retendait fortement mardi: le rendement de l’emprunt à 10 ans américain s’établissait à 3,64% et le deux ans à 4,38% vers 16H55 GMT.

Le dollar se reprenait un peu par rapport aux autres monnaies. L’euro reculait de 0,12% à 1,0718 dollar et la livre de 0,22% à 1,2115 dollar vers 16H55 GMT.

Le bitcoin grimpait de 7% à 25.953 dollars, après avoir bondi de plus de 12% lundi.

Après avoir connu une séance volatile lundi et atteint un plus bas depuis janvier en cours de journée (78,34 dollars), le baril de pétrole Brent de la mer du Nord reculait de 0,58% à 80,36 dollars et celui de WTI américain perdait 1,97% à 73,32 dollars, vers GMT.

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