Semaine riche en rebondissements – Flash boursier Bonhôte

Julien Staehli, Karine Patron, Pierre-François Donzé et David Zahnd, Banque Bonhôte & Cie SA

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L’activité manufacturière ralentie aux Etats-Unis. Forte contraction de l’activité du secteur privé en Europe.

La semaine dernière a été riche en rebondissements, entre tensions géopolitiques, chiffres économiques, résultats d’entreprises pour le troisième trimestre, dépression technologique et interrogations sur l’attitude future des banques centrales, les marchés ne savaient plus où donner de la tête.

Aux Etats-Unis, le taux 10 ans US s’est détendu, sous les 4%, porté par l’espoir d’un ralentissement du rythme de remontée des taux. Sur le plan économique, si le PIB US a recouvré la croissance au T3, avec une hausse +2,6%, l’activité semble aujourd’hui marquer le pas.

Ainsi, en ce qui concerne l’activité manufacturière, la tendance est au ralentissement. Les commandes de biens durables ont enregistré un bond de +0,4%, hors secteur du transport elles ont cependant reculé de -0,5%. Les commandes de biens d’équipement hors défense, à l’exclusion des avions, un indicateur très surveillé des dépenses des entreprises, ont baissé de 0,7% au cours du mois.

Sur le marché immobilier, après avoir constaté un repli mensuel des prix au mois d’août, les ventes de maisons neuves ont fortement ralenti au mois de septembre enregistrant une baisse de plus de 10%, qui fait suite à l’augmentation des coûts d’emprunt.

D’autre part, la confiance des consommateurs pour le mois d’octobre s’est érodée. A noter également le ralentissement observé au niveau des prix à la consommation pour le T3 avec une hausse de +4,5% après +4,7% au T2.

Enfin, en ce qui concerne l’emploi, les demandes d’allocation chômage pour la semaine du 22 octobre ont augmenté de manière moins importante que prévu à 217’000 contre 220’000. En revanche, les demandes d’allocation permanentes sont, quant à elles, ressorties plus fortes qu’attendu.

En Europe, la BCE a, comme anticipé, annoncé le relèvement de ses taux directeurs de 75 points de base. L’activité du secteur privé a subi en octobre sa plus forte contraction depuis près de deux ans, l’augmentation du coût de la vie rendant les consommateurs plus prudents, ce qui affecte la demande. Ainsi, l’indice PMI composite en zone euro a reculé en septembre. Le PMI «flash» des services a reculé, comme anticipé, à 48,2 après 48,8. Celui du secteur manufacturier, ressort à 46,6 après 48,4 en septembre et contre une prévision à 47,8, ce qui préfigure une contraction de l’économie de la zone euro au quatrième trimestre.

Le climat des affaires en Allemagne s’est dégradé dans un contexte de forte inflation, ressortie à 11,6% pour le mois d’octobre.

Les yeux seront désormais rivés sur la Fed qui rendra à son tour son verdict sur les taux mercredi. Les perspectives de la Réserve fédérale pourraient de nouveau être source de volatilité pour les indices.

L’essentiel en bref

 

Aperçu des résultats d’entreprises

Actuellement, près de 50% des sociétés ont publié leurs résultats et le sentiment global est plutôt mitigé. Certains résultats sont apparus moins dégradés que prévu, notamment pour les entreprises qui possèdent un bon pricing power. Alors que les publications des valeurs technologiques ont refroidi l’ambiance avec près de 800 milliards de dollars de capitalisation évaporés à la suite de leurs publications. Le secteur, que l’on croyait immunisé contre la crise et porté par le digital, connait en effet un ralentissement marqué de sa croissance. Les chiffres du cloud annoncent l’orage chez Microsoft et Amazon, les revenus de la pub ont été coupés chez Google et Meta, et Apple s’est vu contraint de réduire sa production suites aux problèmes de sourcing de composants.

Dans un contexte de pouvoir d’achat sous pression, la consommation discrétionnaire et alimentaire a connu une hausse de ses revenus portés principalement par les hausses de prix avec des volumes qui se dégradent, comme chez Nestlé ou Danone. Les consommateurs se montrent plus sélectifs et se tournent vers des produits moins chers. L’électroménager (Seb, Electrolux, Whirlpool) a enregistré un fort ralentissement de sa demande, alors que Mc Donald’s a constaté une augmentation d’une clientèle moins traditionnelle (plus aisée).
A l’inverse, deux secteurs connaissent un momentum de résultats très positifs, les secteurs du pétrole et des équipementiers aéronautique/défense. Les compagnies pétrolières américaines ont publié des résultats records. La hausse des prix du gaz a compensé la baisse récente du prix du pétrole. Exxon notamment anticipe un résultat annuel 2022 de plus de 50 milliards de dollars. Les équipementiers aéronautique (Thalès, Dassault Aviation, Airbus) voient leur activité soutenue par le redémarrage du trafic aérien post-covid et par le rebond des budgets et des dépenses militaires en Europe.

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