Retour à la case départ – Flash boursier Bonhôte

Karine Patron, Julien Staehli, Pierre-François Donzé et David Zahnd, Banque Bonhôte & Cie SA

2 minutes de lecture

Le trio inflation, hausse des taux et récession a continué à peser sur les marchés financiers. Le chiffre des dépenses des ménages américains a surpris par sa vigueur.

Le trio inflation, hausse des taux et récession a continué à peser sur les marchés financiers. Ces derniers digèrent le discours agressif des banquiers centraux.

Le bilan du mois de septembre est donc largement négatif, similaire à celui du mois de juin. Retour à la case départ après le rebond de l’été.

Sur l’ensemble des marchés obligataires, les rendements ont atteint des sommets (près de 4% sur le 10 ans US, près de 2,2% sur le 10 ans allemand et 4,5% sur le 10 ans UK). Le spread 2/10 ans américain est resté tendu à près de 45 points de base, toujours annonciateur d’une récession.

Dans ce contexte de renchérissement des taux, le métal jaune a poursuivi son repli à 1670 dollars l’once, perdant de son attractivité par rapport au dollar US.

Les données macroéconomiques outre-Atlantique ont montré une contraction du PIB au deuxième trimestre à -0,6%, en ligne avec les attentes. Alors que le marché du travail reste résilient avec des demandes d’allocations au chômage pour la semaine du 24 septembre sorties à 193’000 contre 215’000 attendus.

D’autre part, le chiffre des dépenses des ménages américains a surpris par sa vigueur à +0,4% contre +0,2% attendu pour le mois d’août.

Enfin, l’indice des prix PCE (hors Alimentation & Energie) pour le mois d’août est ressorti à +0.6% après être resté stable en juillet, ne montrant pas encore de ralentissement.

Quant à l’Europe, l’inflation a enregistré une accélération plus importante qu’attendue en septembre pour atteindre un nouveau plus haut historique à 10% après une augmentation de 9,1% en août alors que les économistes prévoyaient en moyenne un taux d’inflation de 9,7% sur un an en septembre.

L’inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés, un indicateur suivi de près par la Banque centrale européenne (BCE), a augmenté plus que prévu, de 6,1% contre +5,5% en août et un consensus à 5,6%. Ces chiffres pourraient inciter la BCE à poursuivre son resserrement monétaire.

Dans ce contexte de retour brutal de l’aversion au risque, l’indice du S&P 500 a cédé 2,91% sur la semaine tandis que l’indice technologique du Nasdaq, plus sensible aux anticipations de taux, a lui abandonné -2,69%.

L’essentiel en bref

 

Marché européen à la dérive

Le contexte géopolitique et macroéconomique tendu en Europe infère un extrême pessimisme sur les marchés. En effet, les investisseurs, dont la confiance a été ébranlée par les craintes d’une récession profonde à venir, délaissent le marché européen. Les fonds de valeurs européennes subissent des sorties de capitaux depuis 32 semaines consécutives, pour un montant avoisinant les 84 milliards de dollars, et l’indice Stoxx 600 (composé des 600 principales capitalisations boursières européennes) a rejoint ses pairs américains dans un marché baissier.

Il se traite désormais à 10.2x les bénéfices futurs revenant ainsi au niveau de 2012 et se trouve en territoire de survente. Graphiquement, l’indice de référence est passé sous le niveau clé de 400 points, une source de résistance majeure de deux décennies. De nombreux stratèges sous-pondèrent la région estimant que le ralentissement économique à venir n’est pas encore totalement intégré dans les cours.

Le marché n’a effectivement pas encore montré de grands signes de stress qui indiqueraient un redressement imminent. Seules 20% des composantes du Stoxx 600 sont survendues, loin des niveaux observés lors des ralentissements des deux dernières décennies. Néanmoins, un tel sentiment négatif pourrait servir de coussin et signifierait qu’on aurait bientôt atteint le fond.

A lire aussi...