Les chiffres de l’emploi US ont douché les espoirs – Flash boursier Bonhôte

Julien Staehli, Pierre-François Donzé, Karine Patron et David Zahnd, Banque Bonhôte & Cie SA

2 minutes de lecture

Le WTI est reparti à la hausse après l’annonce d’une réduction de la production de pétrole par jour. Le ralentissement de la croissance économique américaine commence à impacter les entreprises.

Les marchés actions ont débuté le dernier trimestre de l’année par un léger rebond. Alors que des données macroéconomiques encourageantes avaient conduit en début de semaine à une forte détente de l’aversion au risque, les chiffres de l’emploi publiés vendredi aux US ont douché les espoirs naissants d’une pause dans le processus de relèvement des taux de la part de la Fed.

Après le fort mouvement de détente du début de semaine, les rendements obligataires ont retrouvé leurs plus hauts. Le taux 10 ans US est donc finalement resté stable sur la semaine à près de 3,88% après avoir connu une détente à 3,55%. Le spread 2/10 ans américain s’est maintenu à près de 45 points de base. Les perspectives inflationnistes continuent donc à maintenir les rendements à haut niveau.

En ce qui concerne le pétrole, à la suite de l’annonce par l’Opep+ d’une réduction de sa production de 2 millions de barils par jour, le WTI est reparti à la hausse, passant de moins de 80 dollars fin septembre à plus de 92 dollars. Le Brent, quant à lui, a repris près de 10 dollars atteignant 98 dollars.

Dans ce contexte économique chahuté, le marché du travail a commencé à montrer des signes de ralentissement avec des demandes d’allocations chômage pour la semaine du 1 octobre en hausse à 219’000 contre 204’000 attendus. D’autre part, le nombre d’offres d’emploi à la fin du mois d’août a baissé, passant de 10’053’000 contre 11’170’000 le mois précédent, montrant ainsi que le ralentissement de la croissance économique américaine commence à impacter les entreprises. Cependant, en fin de semaine, la publication de créations de postes (NFP) en septembre, qui sont restées vigoureuses à 263’000 contre 255’000 attendues, ainsi que l’annonce de la création de 288’000 postes, contre 275’000 attendus dans le secteur privé, et un taux de chômage au plus bas à 3,5% ont fait ressurgir les craintes d’un maintien de la politique monétaire actuelle.

Concernant l’activité manufacturière, l’ISM manufacturier pour le mois de septembre est ressorti à 50,9 contre 52 attendus, avec une composante des nouvelles commandes en net ralentissement à 47,1 contre 50,5 attendus. Celui des services, quant à lui, est ressorti solide à 56,7 contre 56 attendus.

En Europe, les PMI manufacturiers pour le mois de septembre ont montré un léger ralentissement à 48,4 contre 48,5 attendus, tout comme ceux des services qui a affiché 48,8 contre 48,9, dans un environnement toujours marqué par la crise énergétique et ses conséquences sur l’activité économique.

La volatilité devrait perdurer à court terme et la semaine sera marquée par la publication de nombreuses statistiques américaines, le discours des banques centrales ainsi que ainsi que la publication des minutes de la dernière réunion de la Fed. Enfin, la saison de publications des résultats des entreprises américaines qui va débuter pourrait apporter un peu plus de visibilité pour les prochains trimestres.

L’essentiel en bref

 

La flambée des prix du pétrole

Les prix du pétrole ont à nouveau flirté avec les 100 dollars e baril après une semaine de hausses consécutives provoquées par l’annonce de coupe de production de la part de l’Opep+.

En ce lundi 10 octobre, le marché pétrolier subit quelques prises de bénéfices en début de séance, le Brent se négocie à 97,25 dollars et le brut léger américain (WTI) à 92,05 alors que vendredi ces derniers culminaient à 97,92 et 92,64 dollars respectivement, niveaux plus observés depuis fin août.

Cette remontée soudaine des prix de l’or noir est le résultat de la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole qui a décidé mercredi de réduire son offre de 2 millions de barils par jour. Les cours se sont donc tendus face à une production déjà limitée par les sanctions européennes contre le pétrole russe, et le rapport de l’emploi américain sorti vendredi n’a également pas aidé à leur détente. Un emploi solide implique une demande en énergie qui ne faiblit pas et avec l’hiver qui se profile, ces tensions devraient perdurer.

Cette décision de l’Opep+ a constitué un affront diplomatique pour le président américain J. Biden, qui tente d’endiguer l’inflation et les prix à la pompe aux Etats-Unis avant les élections de mi-mandat en novembre. Avec l’épuisement des réserves stratégiques et les pannes survenues dans des raffineries en Californie et dans le Midwest, sa marge de manœuvre reste faible. Les prix de l’essence ont à nouveau bondi à 3,747 dollars, soit 18% plus cher qu’il y a un an.
Cette pression sur les cours du pétrole devrait malheureusement perdurer sous l’impulsion de plusieurs facteurs : les sanctions contre le gaz russe en Europe, la baisse continue des stocks aux Etats-Unis, la grève des raffineries qui s’est profilée en France et pour finir la réduction de production de l’Opep+. Les risques d’un baril à 100 dollars n’est alors pas exclu.

A lire aussi...