Prudence des marchés européens

AWP

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Paris et Francfort ont fini à l’équilibre (+0,01%) mais affichent respectivement des gains de plus de 9% pour le CAC 40 et de plus de 8% pour le DAX au mois de janvier. Londres a très modestement reculé de 0,17%.

L’attente des décisions de politique monétaire des grandes banques centrales a sclérosé mardi les marchés européens qui s’interrogent sur la suite de la trajectoire des taux, tandis que Wall Street évoluait en territoire positif pour la dernière séance du mois.

En Europe, Paris et Francfort ont fini à l’équilibre (+0,01%) mais affichent respectivement des gains de plus de 9% pour le CAC 40 et de plus de 8% pour le Dax allemand au mois de janvier. Londres a très modestement reculé de 0,17%, et a progressé de plus de 4% depuis le début de l’année. A Zurich, le SMI a fini en recul de 0,82%.

«C’est la fin décevante d’un solide début d’année pour les marchés en Europe», résume Michael Hewson chez CMC Markets, observant que la croissance du PIB en zone euro, «meilleure que prévu au quatrième trimestre», a été «incapable de leur donner de l’élan».

«La prudence, déjà présente la veille, s’est confirmée» avant la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale mercredi et la réunion de la Banque centrale européenne jeudi, a-t-il poursuivi.

A New York, l’indice Dow Jones montait de 0,38%, le Nasdaq, à dominante technologique, de 1% et l’indice élargi S&P 500, de 0,70% vers 17H25 GMT.

A mesure que les rendez-vous de politique monétaires approchent et que les prévisions des entreprises s’annoncent périlleuses, les investisseurs ont semblé perdre une partie de leur enthousiasme du début d’année.

La banque centrale américaine (Fed) a entamé mardi sa première réunion de l’année, à l’issue de laquelle une nouvelle hausse des taux est anticipée. Elle est toutefois attendue moins forte que les précédentes, d’un quart de point seulement.

Les investisseurs, qui envisagent que la Fed va faire une pause dans le durcissement de ses conditions financières dans le courant de l’année, espèrent savoir en écoutant le discours du patron de la Fed, Jerome Powell, mercredi après l’annonce de la décision de politique monétaire.

«La Bourse oscille entre espoir et peur : l’espoir que la Fed ne se contente pas de prendre acte de la baisse des taux d’inflation, mais en profite enfin pour marquer une pause dans son cycle de hausse des taux. Dans le même temps il y a la crainte qu’elle ne le fasse pas exactement, histoire de tempérer l’euphorie du marché boursier depuis le début de l’année», note Konstantin Oldenburger de CMC Markets.

Les opérateurs de marché ont anticipé que la BCE procède jeudi à une hausse de taux de 0,5 point de pourcentage mais ils espèrent qu’elle assouplisse sa rhétorique, très restrictive ces derniers mois.

Pour l’heure, la conjoncture en zone euro semble tenir bon en dépit de l’inflation et des hausses de taux de la BCE qui renchérissent le coût du crédit: la croissance du produit intérieur brut s’est maintenue en territoire positif (+0,1%) au quatrième trimestre et sur l’ensemble de 2022, elle a atteint 3,5%, un chiffre supérieur à celui de la Chine (3%) et des Etats-Unis (2,1%).

Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la hausse lundi ses prévisions de croissance mondiale pour 2023 à 2,9%, contre 2,7% estimé en octobre. De quoi écarter le spectre d’une récession pour plusieurs pays.

Défilé bariolé des résultats

Les résultats d’entreprises s’ajoutent à la nervosité ambiante des salles de marchés. A Wall Street, General Motors (+6,85%), Spotify (+11,74%) et UPS (+4,26%) ont rapporté des chiffres supérieurs aux attentes, tandis que Pfizer (-1,31%) et Caterpillar (-4,20%) ou McDonald’s (-2,45%) décevaient vers 17H10 GMT.

Du côté des devises et du pétrole

Les cours du pétrole reculaient lestés par des exportations russes résilientes. Vers 17H10 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars perdait 0,51% à 84,47 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, prenait 0,91% à 78,59 dollars.

L’euro et la livre reculaient face au dollar. La monnaie européenne se stabilisait à 1,0857 dollar pour un euro et la devise britannique reculait de 0,27% à 1,2318 dollar pour une livre vers 16H50 GMT.

Un bitcoin valait autour de 23.105 dollars, en hausse de 1,57%.

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