Les marchés mondiaux restent calmes lundi, sans céder à la panique, après les frappes américaines dimanche contre des installations nucléaires iraniennes qui font craindre un embrasement au Moyen-Orient.
«Les marchés financiers restent calmes et ne cèdent pas à la panique», a résumé Andreas Lipkow, analyste indépendant.
En Europe, Paris a cédé 0,69%, Francfort 0,35% et Londres 0,19%. Milan a perdu 1,00%. A Zurich, le SMI a cédé 0,14%.
A Wall Street, vers 15H50 GMT, le Dow Jones restait stable (+0,03%), l’indice Nasdaq prenait 0,38% et l’indice élargi S&P 500 0,28%.
«Les investisseurs commencent à s’habituer à l’incertitude, devenue une nouvelle normalité», a relevé Charlotte de Montpellier, économiste chez ING, interrogée par l’AFP.
Les prix du pétrole ont bondi de près de 6% à l’ouverture du marché en Asie. Le Brent de la mer du Nord a dépassé les 80 dollars le baril, jusqu’à un plus haut depuis janvier, et son équivalent américain, le WTI, a lui aussi atteint un sommet depuis cinq mois.
Mais le pétrole a ensuite largement tempéré ses gains, puis cédé du terrain.
Vers 15H50 GMT, le prix du baril de Brent perdait 0,76%, à 76,42 dollars, et le WTI 0,86%, à 73,20 dollars.
Cela s’explique par le fait que, «jusqu’à présent, l’Iran n’a pas réagi de manière significative», a estimé Fawad Razaqzada, analyste de marchés pour City Index. «Mais la situation pourrait changer à tout moment», a-t-il mis en garde.
«Le monde retient maintenant son souffle pour voir comment l’Iran va réagir», a expliqué Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
L’Iran a menacé lundi de s’en prendre militairement aux États-Unis et de leur infliger de «lourdes conséquences», tandis qu’Israël a annoncé des frappes d’une force «sans précédent» contre la capitale iranienne Téhéran.
Dans ce conflit, le risque principal serait que l’Iran «tente de fermer le détroit d’Ormuz, par où transitent plus de 20% du pétrole mondial chaque jour», a souligné Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.
«Si le détroit venait à être fermé, un choc pétrolier et une nouvelle flambée de l’inflation sont à craindre», a estimé Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown.
Toutefois, «les marchés estiment que l’Iran n’ira pas jusqu’à fermer le détroit d’Ormouz, d’où est exportée une partie de leur pétrole, vers la Chine particulièrement», selon Charlotte de Montpellier.
Dans ce contexte, la dette américaine était recherchée. Le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans reculait à 4,30%, contre 4,37% la veille en clôture.
Sur le marché des changes, le dollar perdait 0,19% face à l’euro à 1,1541 dollar pour un euro.
Les compagnies aériennes en recul
«Les compagnies aériennes (...) subissent des perturbations importantes et des re-routages» en raison du conflit au Moyen-Orient, «tout en étant confrontées à la hausse des coûts de l’énergie», a noté Patrick Munnelly, analyste du groupe Tickmill.
La desserte par Air France (-1,03% à Paris) de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis est suspendue au moins jusqu’à ce lundi inclus en raison du conflit au Moyen-Orient, a-t-on appris auprès de la compagnie aérienne.
A Londres, le groupe IAG, maison mère de British Airways et Iberia, a perdu 1,34%, EasyJet 2,54% et Wizz Air 1,12%. A Francfort, Lufthansa a cédé 0,76%.
Amrize à Wall Street et à la Bourse suisse
L’action Amrize, que le cimentier Holcim (+7,49% à 54,26 francs) a placé en Bourse pour s’en séparer, a fait des débuts décevants lundi sur les Bourses suisses et new-yorkaises, en double cotation. Le titre a clôturé à 39,31 francs à Zurich, et cotait 48,98 dollars en matinée à Wall Street.
Tesla décolle
Le constructeur automobile Tesla bondissait de plus de 10% vers 15H50 GMT, au lendemain du lancement de son premier service de taxi sans conducteurs au Texas, considéré comme un succès par son patron Elon Musk.
A Austin (Texas) dimanche, des clients triés sur le volet ont pu expérimenter, dans une zone délimitée et pour 4,20 dollars le trajet, le service de taxi autonome de la marque.