Les marchés européens freinés par la géopolitique et la consommation américaine

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Paris cède 0,76%, Londres recule de 0,46% et Francfort abandonne 1,12%. A Zurich, le SMI lâche 0,69%.

Les marchés financiers sont freinés mardi par le conflit militaire entre Israël et l’Iran, qui en est à son cinquième jour, et par la baisse de la consommation aux Etats-Unis, moteur de la croissance de la première économie mondiale.

Les yeux sont notamment rivés sur l’évolution des cours du pétrole, les investisseurs craignant que l’Iran bloque le détroit d’Ormuz, par lequel transite près de 20% du pétrole mondial. L’Iran est par ailleurs le neuvième plus grand producteur d’or noir au monde, selon l’Agence internationale de l’énergie.

Vers 16h00 GMT, les cours du baril de WTI américain étaient en hausse de 1,96% à 73,18 dollars, et ceux du baril de Brent de la mer du Nord gagnaient 2,13% à 74,79 dollars.

L’incertitude règne aussi sur les marchés d’actions où les investisseurs réagissent au gré des évolutions géopolitiques.

La tension est d’ailleurs remontée d’un cran après que le président américain a quitté de manière anticipée le G7 mardi, qui se tient au Canada, assurant que cela n’avait «rien à voir avec un cessez-le-feu» entre Israël et l’Iran. «C’est beaucoup plus gros que ça», a-t-il dit sans autre précision.

«Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement», a-t-il déclaré sur son réseau Truth Social. «L’Iran aurait dû signer l’+accord+ (sur le nucléaire, ndlr) quand je leur ai dit de signer», a-t-il ajouté.

Le président américain a finalement annoncé, vers 16H00 GMT, que les Etats-Unis contrôlent «complètement l’espace aérien iranien».

Sur le marché obligataire, l’emprunt américain à dix ans se détendait à 4,41% vers 16H05, contre 4,45% la veille en clôture. Son équivalent allemand restait quant à lui quasi inchangé à 2,53%, contre 2,54% lundi.

Côté change, le billet vert gagnait 0,22% face à la monnaie unique, à 1,1536 dollar pour un euro.

L’or, valeur refuge, reculait de 0,16% à 3380 dollars.

A Wall Street, vers 16H05 GMT, l’indice élargi S&P 500 baissait de 0,25%, le Nasdaq lâchait 0,24% et le Dow Jones 0,14%. En Europe, la Bourse de Paris a cédé 0,76%, Londres a reculé de 0,46% et Francfort a abandonné 1,12%. A Zurich, le SMI a perdu 0,69%.

Face «à des facteurs susceptibles d’avoir un impact négatif sur le commerce mondial et sur les bénéfices des entreprises, les actions baissent à court terme», explique Xavier Girard, responsable de l’équipe de conseils Bourse de Milleis Banque Privé.

La publication de données économiques signalant la baisse de la consommation aux Etats-Unis a elle aussi contribué à freiner les actions.

Les ventes au détail aux Etats-Unis ont décliné plus fortement qu’attendu en mai, selon des données officielles du ministère du Commerce. Elles ont reculé de 0,9% sur un mois en mai, pour atteindre 715,4 milliards de dollars. Les analystes s’attendaient à un repli moins marqué, de 0,6%, selon le consensus publié par MarketWatch.

«Les ventes aux détails représentent le coeur de l’économie américaine» puisque «la croissance ou la baisse de la consommation finit par se traduire dans les entreprises», explique Xavier Girard.

Enfin, «l’autre point d’attention est la réunion de la banque centrale américaine (Fed) aux Etats-Unis», poursuit l’expert. Le marché s’attend à ce que la Fed laisse ses taux inchangés, mais ses perspectives économiques des États-Unis sont particulièrement attendues.

L’aérien en repli

«Les valeurs cycliques», soit les entreprises dont l’activité dépend de la santé de l’économie mondiale, «comme les compagnies aériennes, les loisirs ou les valeurs automobiles, sont les plus touchées» par le paysage économique actuel, décrit Xavier Girard.

Dans le secteur aérien par exemple, à Londres, le groupe IAG, maison mère de British Airways et Iberia, a chuté de 4,37%, EasyJet a cédé 2,72%, International Consolidated Airlines Group a abandonné 4,37%. A Paris, Air France-KLM a abandonné 2,85% et Aeroports de Paris 2,38%. A Francfort, Lufthansa a lâché 2,63%.

MTU Aero Engines en tête du Dax

Le constructeur de moteurs munichois MTU Aero Engines (+1,69%, 354,40 euros) a augmenté ses prévisions pour 2025: le chiffre d’affaires devrait désormais atteindre 8,6 à 8,8 milliards d’euros pour l’année en cours et l’Ebit devrait augmenter de 20%, a-t-il annoncé au salon du Bourget.

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