Les bourses mondiales sont en hausse lundi, en dépit des affrontements entre Israël et l’Iran, les investisseurs estimant que le conflit est restreint aux deux belligérants et que leur poids sur l’économie mondiale est faible.
Aux Etats-Unis, vers 16H15 GMT, l’indice élargi S&P 500 avançait de 1,06%, le Nasdaq gagnait 1,53% et le Dow Jones 0,91%. En Europe, Paris a gagné 0,75%, Francfort 0,78%, Londres 0,28% et Milan 1,24%. A Zurich en revanche, le SMI a perdu 0,45%, plombé par ses poids lourds Nestlé, Novartis et Roche.
«Tout le monde a été surpris de voir le marché en hausse, mais on s’aperçoit que la guerre entre Israël et l’Iran reste circonscrite et qu’il n’y a pas de contagion aux pays limitrophes», commente Philippe Cohen, gérant de portefeuille chez Kiplink.
Israël a lancé le 13 juin sur l’Iran une attaque d’une ampleur sans précédent visant des centaines de cibles militaires et nucléaires, avec l’objectif affiché d’empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.
Les frappes israéliennes, qui ont notamment visé Téhéran, ont fait au moins 224 morts et plus d’un millier de blessés en Iran, selon un bilan officiel établi dimanche. Les salves de missiles iraniens tirées en riposte sur Israël ont fait 24 morts, selon le bureau du Premier ministre israélien. Ce bilan s’est alourdi lundi de onze morts.
Si les marchés restent attentifs à l’évolution de la situation, son raisonnement ne le pousse pas à la panique puisque «les deux belligérants n’ont finalement pas d’impact sur l’économie mondiale», souligne Philippe Cohen.
Les cours sont aussi soutenus par le fait que «les Etats-Unis n’entrent pas directement dans le conflit», a poursuivi le gérant.
Donald Trump a par ailleurs une nouvelle fois appelé l’Iran à «négocier immédiatement avant qu’il ne soit trop tard», lundi à l’occasion d’une rencontre avec le Premier ministre canadien Mark Carney en marge du sommet du G7.
Sur les marchés financiers, «tout dépendra de l’[éventuelle] implication directe des États-Unis, du ciblage de la production pétrolière ou de l’infrastructure de transport en Iran et, surtout, de la volonté de l’Iran de fermer le détroit d’Ormuz, par lequel transitent 20% des échanges mondiaux quotidiens de pétrole», explique Jim Reid, économiste de Deutsche Bank.
C’est pourquoi, «lorsque les tensions au Moyen-Orient s’intensifient, l’impact sur l’économie mondiale et les marchés passe par les prix de l’énergie», a relevé Thomas Mathews, analyste de Capital Economics.
Après avoir flambé jusqu’à 13% vendredi, les prix du pétrole se repliaient lundi.
Vers 16h15 GMT, le cours du baril de WTI américain perdait 3,47% à 70,45 dollars, et celui du baril de Brent de la mer du Nord perdait 3,42% aussi à 71,69 dollars.
Cette baisse s’explique aussi par «un excédent d’offre de pétrole attendu» qui atténue la pression, explique Kathleen Brooks, directrice de recherche pour XTB. Plusieurs pays de l’Opep+ ont en effet déjà annoncé une hausse de la production de pétrole début juin.
Accalmie des valeurs refuge
L’or, valeur refuge par excellence, reculait de 0,83%, à 3.404 dollars l’once vers 14H00 GMT.
Les rendements de l’emprunt obligataire à dix ans américain atteignaient quant à eux 4,41%, contre 4,40% vendredi en clôture.
Luca de Meo fait vrombir Kering
A Paris, Renault a chuté de 8,69% à 39,30 euros au lendemain de l’annonce par le groupe du départ de son directeur général, Luca de Meo.
Le Figaro avait dévoilé dimanche que Luca de Meo prendrait les rênes du géant français du luxe Kering, faisant s’envoler l’action de 11,76% à 192,88 euros, avant que le groupe français confirme l’information à la clôture de la Bourse de Paris.
Les laboratoires pharmaceutiques américains dispersés
A New York, le laboratoire américain Sage Therapeutics bondissait de plus de 34,93% à 9,04 dollars après l’annonce de son acquisition par le fabricant de médicament Supernus Pharmaceuticals (+2,59% à 32,86 dollars).
Ailleurs, à la cote américaine, le laboratoire Sarepta Therapeutics sombrait de 44,64% à 20,03 dollars après avoir annoncé le décès d’un deuxième patient sous traitement de thérapie génique de l’entreprise, l’Elevidys, indiqué pour le traitement de la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) chez les personnes âgées d’au moins 4 ans.